Les négociations avec Québec sont dans une impasse, déplore l'AQPP

Après presque un an de négociations, les deux parties ne s’entendent pas sur l’augmentation tarifaire de la distribution des médicaments, qui représente 95% des revenus en pharmacie, ni sur la vaccination. En effet, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) mise sur une entente intérimaire pour les tarifs de la vaccination, alors que l’APPQ souhaite pérenniser cette activité. «Nous ne pouvons pas accepter cela. Les pharmaciens ont besoin de prévisibilité», lance le président de l’AQPP, Benoit Morin, en entrevue avec ProfessionSanté.ca. Celui-ci confie que les deux parties se sont toutefois entendues sur de nouveaux tarifs. Selon lui, l’inflation qui a atteint 8% en juin dernier rend les négociations plus difficiles et la marge de manœuvre presque inexistante. «Nous ne voulons pas aller plus bas que notre dernière offre que nous considérons raisonnable et réaliste. Les membres n’accepteront pas une entente à rabais», affirme le Benoit Morin qui aimerait une plus grande reconnaissance pour le travail des pharmaciens de la part du gouvernement. Le président de l'AQPP reproche à celui-ci de négocier avec les pharmaciens propriétaires comme s’ils étaient des employés de l’État. «Nous n’en sommes pas! Nous n’allons pas mettre les augmentations tarifaires dans nos poches. Nous allons nous en servir pour faire face aux augmentations que l’on subit», déclare-t-il. Ces derniers mois, les pharmaciens propriétaires ont composé avec une augmentation importante de leurs frais comme les salaires, l’essence pour les livraisons, le chauffage, l’électricité, les loyers et le matériel. «Quand l’augmentation des revenus est inférieure à l’augmentation des dépenses, tu ne peux pas te développer et il faut que tu rationalises. Or, nous avons besoin de nous développer», explique-t-il. Répercussions sur les services Selon son organisation, le gouvernement doit s’attendre à ce que cette impasse dans les négociations ait des répercussions sur les services offerts à la population. Par exemple, à l’approche d’une nouvelle campagne de vaccination pour la COVID-19 et l’influenza, les pharmaciens propriétaires pourraient offrir moins de plages de vaccination faute de ressources et d’investissements adéquats. «Nous sommes un service essentiel, donc nous n’allons jamais prendre la population en otage. Mais si le revenu des pharmacies baisse, elles vont offrir moins d’activités cliniques qui demandent un gros investissement», affirme Benoit Morin. De son côté, le MSSS a invité « l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires à poursuivre les discussions à la table de négociations» et a ajouté qu'il ne commenterait pas publiquement le contenu des échanges sur les négociations.

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