COVID-19: Les ménages seraient moins infectés par les enfants que par les adultes

Les enfants semblent moins susceptibles que les adultes d’importer le coronavirus au sein de leur ménage, ont constaté des chercheurs suisses.Dans près de 80 % des foyers étudiés, rapporte le journal médical « Pediatrics », au moins un membre adulte de la famille a présenté une infection confirmée ou présumée au SRAS-CoV-2 avant l’apparition de symptômes chez l’enfant.Cela confirmerait que les enfants sont plus susceptibles d’être contaminés par des adultes que l’inverse, comme le laissaient entendre des études précédentes, écrivent les chercheurs de l’Université de Genève.Un commentaire qui accompagne cette étude rappelle que le traçage des contacts en Chine avait en effet démontré que le risque de transmission était plus grand des adultes vers les enfants, que des enfants vers les adultes.Les auteurs du commentaire ajoutent que la transmission au sein des écoles semble moins importante que la transmission au sein de la communauté, puisque les enfants seraient peu susceptibles de s’infecter entre eux. Il serait donc souhaitable que les écoles demeurent ouvertes, affirment les auteurs.Interrogée par ProfessionSanté.ca, la pédiatre, microbiologiste et infectiologue au CHU Sainte-Justine, Caroline Quach, indique qu'avec la reprise des classes à l’automne, «il serait possible que davantage de cas de la maladie soient diagnostiqués chez les enfants».Toutefois, la situation ne l’inquiète pas outre mesure. «On tente de minimiser les contacts entre les groupes et les classes, afin qu’un cas potentiel n’ait pas trop de contacts. Les écoles n’augmenteront pas la contagiosité des enfants – chaque enfant demeurant moins contagieux qu’un adulte», a-t-elle ajouté.Transmission par l’airLa semaine dernière, un groupe de 239 scientifiques à travers le monde a demandé à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de reconnaître que le nouveau coronavirus peut se propager par l’air. Le groupe demandait également d'émettre une recommandation en faveur d'une ventilation rigoureuse des espaces publics intérieurs.À lire aussi: Le SARS-CoV-2 est-il aéroporté?L’OMS a par la suite reconnu que de plus en plus de preuves émergeaient semblant indiquer ce mode de transmission.Selon la Dre Quach, cette nouvelle information ne devrait rien changer pour la contagion des enfants lors du retour en classe.«La transmission par aérosols de la COVID est encore fort controversée. Il est possible que, dans certaines circonstances particulières, quand une personne est malade et symptomatique, certaines petites gouttelettes restent en suspension pendant quelques minutes et suivent les courants d’air, mais cette transmission ne semble pas être un mode important de contagion», précise-t-elle.Elle ajoute finalement que quelques traces d’ARN virales avaient été retrouvées dans les chambres de patients malades à l’hôpital, mais que rien ne confirme que ces virus soient bel et bien actifs.

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