Les inhibiteurs du SGLT-2 pourraient aussi protéger les reins et le coeur

Le diabète est un facteur de risque indépendant d’insuffisance rénale aiguë, et est associé à un déclin de la fonction rénale. Les inhibiteurs du cotransporteur sodium–glucose de type 2 (SGLT-2) utilisés dans le traitement du diabète de type 2 pourraient-ils donc intervenir également sur les maladies rénales? C’est pour répondre à cette question que les médecins de l’hôpital universitaire national de Taiwan ont mené une étude de cohorte mondiale, publiée dans JAMA Network Open, auprès de plus de 230 000 patients adultes dont les dossiers de santé avaient été compilés dans une base de données de recherche mondiale. Leurs résultats montrent ainsi que les inhibiteurs du SGLT-2 peuvent agir contre les maladies rénales chroniques, comme l’insuffisance rénale aiguë (AKD). En effet, les patients atteints de diabète de type 2 et d'AKD traités avec des inhibiteurs du SGLT-2is montraient des risques de mortalité, d’événements rénaux majeurs (MAKE) et d’événements cardiovasculaires indésirables majeurs (MACE) significativement inférieurs par rapport aux personnes qui n’avaient pas reçu ce traitement, au cours d'une période de suivi médiane de 2,3 ans.Des prescriptions encore insuffisantesEn réduisant la réabsorption du glucose et du sodium dans les reins, les inhibiteurs du SGLT-2 peuvent aider à éviter qu’une AKD – potentiellement réversible et qui survient généralement après une lésion rénale aiguë – n’évolue en maladie rénale chronique, qui elle-même pourrait entraîner une insuffisance rénale. L'insuffisance rénale chronique (IRC) touche 697,5 millions de personnes dans le monde, et plus d'un million de personnes meurent chaque année de maladies liées à l'IRC, selon une précédente étude.De même, les inhibiteurs du SGLT-2 «réduisent la précharge cardiaque et la congestion systémique, entraînant ainsi un effet cardioprotecteur». Ces conclusions permettent d'ouvrir la voie à de nouveaux traitement concernant les complications liées au diabète de type 2, mais pas seulement. En effet, elles s’étendent au-delà du contrôle glycémique. Les médecins de l’hôpital universitaire national de Taïwan soulignent que les associations rénoprotectrices et cardioprotectrices des inhibiteurs du SGLT-2 ont été observées chez les patients non diabétiques, chez ceux atteints d’IRC et souffrant d’insuffisance cardiaque. Si les maladies rénales et le diabète touchent aujourd'hui un Canadien sur 10, les maladies du cœur sont la 2e principale cause de décès au Canada et concernent plus de 2,6 millions d'adultes.À lire aussi: Nouveau traitement approuvé pour la néphropathie chronique associée au diabète de type 2Enfin, l'étude relève le trop faible recours à des traitements d'inhibiteurs du SGLT-2 pour traiter les patients atteints de DT2 ou d’AKD. «Le taux de prescription de SGLT-2is chez les patients atteints de diabète de type 2 et d'AKD [est] extrêmement faible (2,3%), malgré les recommandations de l'American Diabetes Association. Les lignes directrices préconisent l'utilisation de SGLT-2is chez les patients souffrant d'une maladie rénale existante. Cependant, le faible taux de prescription dans notre étude souligne la nécessité de sensibiliser et de promouvoir leur utilisation dans la gestion des complications du diabète», relèvent les chercheurs, recommandant ainsi l’intégration des inhibiteurs du SGLT-2 dans la prise en charge du DT2 avec AKD.

Les inhibiteurs du SGLT-2 pourraient aussi protéger les reins et le coeur

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