Les facultés de pharmacie américaines enregistrent une baisse de 60% des candidatures sur 10 ans

Qui veut être pharmacien? Cette question semble recevoir une réponse moins enthousiaste aux États-Unis, où la profession est aux prises depuis quelques années avec un moral au plus bas et un marché de l’emploi en décélération. Selon un article de GoodRX Health, le nombre de candidatures aux programmes des facultés de pharmacie américaines a chuté de plus de 60% sur une période de 10 ans de 2011 à 2021. L’article cite des données de l’American Association of Colleges of Pharmacy (AACP), qui ne comptaient que 40 552 candidats pour le semestre d’automne 2021 contre 76 525 à l’automne 2015 et 106 815 pour l’automne 2011. En 2018, le nombre de candidats ayant fait une demande d’admission était inférieur au nombre d’étudiants inscrits, soit un écart par rapport aux tendances historiques qui ont constamment vu des totaux de demandes plus élevés que les inscriptions. Pourtant, le nombre d’inscriptions a également diminué. En 2021, 53 516 étudiants étaient inscrits dans les facultés de pharmacie américaines, soit 7 759 (près de 13%) de moins qu’en 2012. Jusqu’en 2019, les taux d’inscriptions étaient stables avec plus de 60 000 inscriptions chaque année. Dans sondage récent de l’AACP, plus de 60% des 134 facultés qui ont répondu ont déclaré qu’elles n’étaient pas en mesure de remplir leurs salles de classe en 2019, avec une moyenne de près de 16 sièges laissés vides cette année-là. Stagnation de l’emploi Ces tendances peuvent être attribuées à un certain nombre de facteurs, notamment une stagnation prévue de l’emploi pour les futurs pharmaciens. Le Bureau of Labor Statistics des États-Unis, qui prévoyait auparavant une augmentation de la demande de pharmaciens, a récemment changé de position. Les perspectives actuelles prévoient une croissance de 2% des emplois en pharmacie aux États-Unis, une croissance «plus lente que la moyenne de toutes les professions», peut-on lire sur le site Internet du Bureau. Au même moment, les taux d’épuisement professionnel élevés et la stagnation des salaires ont encore contribué à la baisse d’attrait pour la profession de pharmacien. Au Canada Pendant ce temps, au nord de la frontière, «le nombre de candidats a augmenté au cours des deux dernières années», a déclaré Janet Cooper, directrice générale de l’Association des facultés de pharmacie du Canada, à Pharmacy Practice + Business, une publication sœur de ProfessionSanté.ca. Au Canada, le nombre moyen d’étudiants inscrits dans des programmes de pharmacie au cours des neuf dernières années est de 1 391 par an, a-t-elle ajouté. «Ce chiffre est assez stable, avec une variabilité d’environ 40 places. Le nombre le plus bas d’étudiants inscrits était de 1368 et le plus haut 1408», a ajouté Janet Cooper. «Au fur et à mesure que les écoles mettent en œuvre leurs programmes de doctorat de premier cycle au cours des dernières années, il y avait des variations. Certaines n’avaient pas d’inscription complète en première année lors de la transition du programme de baccalauréat à celui du doctorat de premier cycle.» Contrairement à leurs homologues américains, les pharmaciens canadiens peuvent s’attendre à de bonnes perspectives d’emploi. L’Ontario, l’Alberta et le Nouveau-Brunswick ont obtenu une note de quatre étoiles sur cinq dans l’analyse des tendances du Guichet-Emplois du gouvernement fédéral pour les possibilités d’emploi de 2022 à 2024, tandis que le Manitoba a obtenu une note parfaite de cinq. La Colombie-Britannique, le Québec, la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve-et-Labrador ont chacun obtenu trois étoiles sur cinq, ce qui indique des perspectives d’emploi modérées pour les pharmaciens d’ici 2024. La fin des tests d’admissions? Aux États-Unis, où le nombre de programmes de pharmacie est passé de 80 en 2000 à 143 en 2020, la baisse des candidatures signifie plus de concurrence entre les établissements. PharmCAS, la plateforme de candidature en ligne utilisée par la plupart des facultés de pharmacie, a calculé le nombre moyen de candidatures par école à seulement 266 en 2019 contre 1 280 en 2006, lorsque les candidatures ont culminé. Les données de PharmCAS ont également montré que les étudiants des dernières années postulaient dans moins de facultés que par le passé, avec seulement 2,57 candidatures soumises par étudiant en 2020, contre un maximum de près de 5 par candidat en 2010. Cela suggère que les étudiants de nos jours peuvent se sentir plus sûrs qu’ils seront admis dans la faculté de leur choix. Pour répondre à la baisse des candidatures, certaines facultés ont cessé d’exiger que les candidats passent le test d’admission au Pharmacy College. Dans une enquête menée en 2021 auprès de 144 facultés de pharmacie, 12 établissements ont déclaré avoir cessé d’exiger le test. La raison la plus souvent invoquée pour souscrire à cette exigence était le désir d’augmenter le nombre de demandes en pharmacie en réduisant les obstacles à l’admission, y compris les frais d’inscription que les étudiants doivent payer pour passer le test. Les écoles semblent également avoir abaissé leurs normes d’admission, acceptant près de 87% des candidats en 2020 contre un taux d’acceptation de 34% en 2004. En revanche, au Canada, les écoles de pharmacie n’acceptent qu’entre 2% et 30% des candidats, selon une analyse de 11 facultés de pharmacie par BeMo Academic Consulting Inc., un fournisseur de services de préparation aux admissions à l’école basé à Toronto.

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