Les compétences essentielles que nous n’avons pas apprises à la faculté de pharmacie

À la faculté de pharmacie, je pensais naïvement que j’utiliserais la masse de connaissances que j’accumulais pour résoudre à volonté les problèmes de pharmacothérapie de mes patients dans la communauté. Après avoir obtenu mon diplôme, je me suis rendu compte qu’en pratique communautaire, je n’utilisais qu’une petite fraction de ce que j’avais appris à l’école. Il s’agit d’une expérience courante chez les professionnels de la santé, qui ne concerne pas uniquement les pharmaciens. Le fait est que ce que l’on nous enseigne n’est pas aussi important que la manière dont nous sommes formés à penser. L’ère de l’information a facilité l’accès aux données factuelles. Les patients ont désormais accès à des informations qui, autrefois, étaient sous notre contrôle. À mon avis, notre valeur en tant que pharmaciens provient de notre capacité à établir des relations avec nos patients, de notre capacité à discerner les informations disponibles et à gérer les flux de travail ainsi que les questions opérationnelles dans les pharmacies. Ces attributs découlent des compétences humaines et comportementales que nous avons acquises à la faculté, notamment la communication, la capacité à résoudre des problèmes généraux et à mieux gérer notre temps. Le fait d’avoir huit examens en sept jours au cours de ma troisième année m’a permis de suivre un cours accéléré en la matière! Lorsque j’ai commencé à travailler dans le monde réel en tant que jeune associé, j’ai rapidement réalisé que je devais travailler dur et trouver un mentor pour me guider à travers les options écrasantes qui s’offraient à moi afin d’atteindre le «succès». Mais alors que je continuais à acquérir de nouvelles compétences, j’avais toujours du mal à être heureux. Je sais que le bonheur est un mot chargé de sens, car il a des significations différentes selon les personnes. Ma définition la plus simple et la plus appréciée associe le bonheur au progrès: si nous progressons et nous améliorons, alors nous avançons vers le bonheur. Le bonheur n’est pas une destination, mais plutôt un voyage qui continue à fluctuer au fur et à mesure que nous vivons. En mûrissant, j’ai appris que l’intelligence émotionnelle, le développement de la résilience et la capacité à s’autoréguler sont des compétences extrêmement importantes dans la vie. En tant que personne ayant embrassé ce voyage et participé à des séminaires sur cinq continents différents, j’espère partager des réflexions sur la manière dont nous pouvons être plus présents, vivre avec une conscience accrue et nous efforcer d’établir des liens plus profonds avec nos patients et nos collègues. Lire aussi: Quel est l’impact de la démission silencieuse sur la pharmacie? Ces atouts contribuent à façonner notre vision des choses et nous permettent de répondre de manière plus positive aux pressions que nous subissons au travail et dans la vie. En d’autres termes, ce sont des outils qui nous aident à gérer et à réduire l’épuisement professionnel. Le terme «burnout» est souvent utilisé, parfois à tort. Selon l’Organisation mondiale de la santé, l’épuisement professionnel est défini comme suit. Un syndrome conceptualisé comme résultant d’un stress chronique sur le lieu de travail qui n’a pas été géré avec succès. Il se caractérise par trois dimensions: - des sentiments d’épuisement ou de manque d’énergie; - une plus grande distance mentale par rapport à son travail, ou des sentiments de négativisme ou de cynisme liés à son travail; - et une diminution de l’efficacité professionnelle. Lire aussi: Pourquoi continuons-nous à alimenter la machine à épuisement des pharmaciens? En tant que pharmaciens ayant travaillé dans le contexte de la pandémie de COVID-19, beaucoup d’entre nous ont été confrontés à certains de ces critères, si ce n’est à tous. J’ai moi-même connu cette situation et j’ai vu de nombreux collègues se battre pour survivre. La définition communément citée de la folie est de faire la même chose et de s’attendre à des résultats différents. Il est temps pour nous de faire les choses différemment. De prendre le contrôle et de mieux nous occuper de nous-mêmes afin d’être là pour nos familles, notre personnel et nos clients. J’écrirai un blogue récurrent sur la pratique pharmaceutique afin d’aider les pharmaciens à gérer l’épuisement professionnel au moyen d’outils pratiques et d’un changement d’état d’esprit. J’espère que vous vous joindrez à moi dans ce voyage pour continuer à grandir. Diplômé en 2003 de la Faculté de pharmacie Leslie Dan de l’Université de Toronto. Manjit Hansra a été associé chez Shoppers Drug Mart pendant 18 ans. Il est passionné par l'apprentissage et a été professeur de clinique à la faculté Leslie Dan de 2004 à 2021. Actuellement, Manjit Hansra est consultant, conférencier et concepteur de programmes de bien-être pour les entreprises et les pharmaciens. Vous souhaitez vous aussi faire valoir votre point de vue sur un enjeu du système de santé? Apporter une réflexion vis-à-vis de votre profession? Envoyez-nous un texte d'opinion à titre de professionnel de la santé ou d'association en santé, afin qu'il soit relayé sur le site. Plus d'infos >

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