Légionellose: taux d'incidence accru au Québec

Depuis dix ans, les cas de légionellose ont connu une hausse marquée au Québec. Cela pourrait s’expliquer, en partie, par le vieillissement de la population, selon le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).De 1991 à 2005, le taux d’incidence a été relativement stable, variant de 1,5 à 4,6 pour un million d’habitants, selon le dernier Flash Vigie du MSSS. Or, à partir de 2006, le taux a amorcé une tendance à la hausse, passant de 4,7 à 21,6, si l’on exclut l’année 2012 qui a connu une importante éclosion de légionellose.L’an dernier, 182 cas de légionellose ont été déclarés au Québec pour un taux d’incidence de 21,6 pour un million d’habitants. Les deux tiers des cas concernaient des hommes.Hormis le vieillissement de la population, l’augmentation des cas pourrait s'expliquer par l’amélioration de la détection de cette maladie, par la déclaration obligatoire des cas et par une plus grande utilisation de sources potentielles de légionellose, telles que les chauffe-eaux, les climatiseurs, les fontaines, les spas et les systèmes de tuyauterie.Bien qu’il n’existe ni vaccin ni traitement préventif contre la légionellose, les Québécois peuvent prendre des mesures afin de prévenir les risques d’infection. Ils peuvent notamment:- maintenir la température de leur chauffe-eau à 60 degrés Celsius;- limiter la durée de la douche afin de ne pas épuiser la réserve d’eau chaude dans le chauffe-eau;- veiller à ce que les appareils qui dégagent des gouttelettes d’eau en suspension ( pomme de douche ou baignoire à remous, par exemple) soient nettoyés et entretenus.Des personnes à risqueLa maladie se traite avec des antibiotiques, qui assurent la guérison dans la plupart des cas. L’efficacité du traitement varie selon l’âge et l’état de santé général de la personne, et peut dépendre aussi de la rapidité d’administration.Certaines personnes présentent plus de risques de développer l’infection: les hommes, les personnes de plus de 50 ans, les fumeurs, les grands consommateurs d’alcool, les personnes atteintes d’une maladie chronique, les personnes immunosupprimées et les personnes qui ont récemment subi une chirurgie.Notons que les risques d’infection à la légionellose sont plus importants l’été. «Elle connaît une incidence accrue entre les mois de juillet à octobre avec un pic qui se produit généralement durant les mois d’août et de septembre. À l’opposé, c’est en hiver, soit de janvier à mars, que l’incidence est la plus faible», indique le Flash Vigie.Plusieurs éclosions récentesLes tours de refroidissement à l’eau apparaissent comme la source de contamination le plus souvent en cause lors d’éclosions de grande envergure. C’est une de ces tours situées au centre-ville de Trois-Rivières qui a été à l’origine de dix cas de légionellose dans la région de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec en 2017.Cette même année, une éclosion a eu lieu à Granby. Cette fois, l’enquête de la Direction de santé publique n’a pu confirmer l’exposition à une source commune. «Les hypothèses demeurent donc une source environnementale intermittente à Granby ou plus d’une source d’exposition (environnementale et domestique) à Granby ou ailleurs», indique le ministère.L’infection de la légionellose par le chauffe-eau sera abordée dans le MedActuel DPC du Profession Santé de mai: «Quand les légionelles s’invitent à la maison».

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