Le traitement d’association s’avère efficace et sans danger pour les diabétiques de type 2 plus âgés

Des essais cliniques ont montré les bienfaits de l’association d’un agoniste des récepteurs du GLP-1 (glucagon-like peptide 1) et d’un inhibiteur du SGLT2 (sodium-glucose cotransporteur 2) dans le traitement du diabète de type 2. On trouve cependant très peu de documents sur l’innocuité et l’efficacité de ce type de traitement d’association chez les personnes âgées.Une nouvelle étude a examiné l’innocuité et l’efficacité du traitement d’association combinant un agoniste des récepteurs du GLP-1 (p. ex., exénatide, lixisénatide, liraglutide, dulaglutide, sémaglutide, tous administrés par injection sous-cutanée) et un inhibiteur du SGLT2 (p. ex., canagliflozine, dapagliflozine, empagliflozine, tous administrés par voie orale) chez les personnes âgées présentant une maîtrise glycémique sous-optimale.L’essai multicentrique, observationnel et prospectif portait sur 113 patients externes âgés de 65 à 80 ans et atteints de diabète de type 2 depuis une moyenne de 9,2 ans. Le taux d’hémoglobine glyquée (HbA1c) de ces patients au début de l’essai variait de 7 % à 10 % (moyenne : 8,02 %). La plupart de ces patients étaient obèses, avec un indice de masse corporelle moyen (IMC) de 36,5.Les patients du premier groupe (59 patients, 52,2 %) avaient été traités par un agoniste des récepteurs du GLP-1 pendant une moyenne de 12,6 mois avant l’ajout d’un inhibiteur du SGLT2. Ceux du deuxième groupe (24 patients, 21,2 %) avaient pris un inhibiteur du SGLT2 pendant une moyenne de 5,9 mois avant l’ajout d’un agoniste des récepteurs du GLP-1. Ceux du troisième groupe (30 patients, 26,5 %) ont démarré un traitement associant simultanément un médicament de chacune de ces classes.Les agonistes des récepteurs du GLP-1 les plus couramment utilisés étaient le liraglutide (52,2 %), le dulaglutide (29,2 %), l’exénatide à action prolongée (8,84 %), le lixisénatide (5,31 %) et l’albiglutide (4,42 %; non commercialisé au Canada). Les inhibiteurs du SGLT2 les plus couramment utilisés étaient la canagliflozine (58,4 %), la dapagliflozine (26,5 %) et l’empagliflozine (15,04 %). Sur les 113 patients, 52 (46 %) étaient traités par insuline à une dose quotidienne moyenne de 39,4 unités au début de l’essai.Après six mois, les chercheurs ont constaté une réduction significative de l’HbA1c (1,14 %, p < 0,0001), de l’IMC (2,1, p < 0,00003) et de la tension artérielle systolique (7,6 mmHg, p < 0,000005). L’HbA1c a baissé à moins de 7 % chez 64,8 % des patients et 20 % des patients ont réduit leur IMC à moins de 30. De plus, 37 patients (34,3 %) ont atteint le critère d’évaluation combiné, soit un taux de HbA1c inférieur à 7 % et une perte de poids supérieure ou égale à 5 %, sans hypoglycémie.À six mois, la baisse la plus importante de l’HbA1c (1,5 %) a été constatée chez les patients qui ont démarré un traitement d’association combinant les deux médicaments simultanément (plutôt que l’un après l’autre). On a aussi enregistré une baisse importante de l’HbA1c (1,2 %) dans le groupe de patients auxquels on avait administré un agoniste des récepteurs du GLP-1 en plus de leur traitement habituel par un inhibiteur du SGLT2. La perte de poids la plus importante (7,6 kg) a été constatée avec l’instauration simultanée d’un traitement associant un récepteur des agonistes du GLP-1 et un inhibiteur du SGLT2.On a dû cesser le traitement par inhibiteur du SGLT2 chez certains patients pour diverses raisons : mycose génitale (5 patients), détérioration de la fonction rénale (un patient), amputation de la jambe (un patient traité par dapagliflozine) et chirurgie bariatrique (un patient). Quant au traitement par agoniste des récepteurs du GLP-1, on a aussi dû le cesser chez cinq patients, dont deux en raison d’effets gastro-intestinaux, deux à cause d’une intensification de l’insuline, et un à cause d’une détérioration de la fonction rénale.Six patients (5,3 %) ont subi une hypoglycémie symptomatique au cours du suivi de l’étude, mais aucun cas d’hypoglycémie grave n’a été rapporté. Tous les patients qui ont développé de l’hypoglycémie ont reçu de l’insulinothérapie, et le traitement d’association n’a pas été interrompu.Les chercheurs ont conclu que le traitement d’association combinant un agoniste des récepteurs du GLP-1 et un inhibiteur du SGLT2 avait des effets positifs sur la maîtrise glycémique, le poids et la tension artérielle systolique chez les diabétiques de type 2 plus âgés, dont la glycémie était auparavant mal maîtrisée. Les résultats de l’étude indiquent que l’instauration simultanée d’un traitement avec les deux classes de médicaments entraîne une perte de poids et une baisse de l’HbA1c plus rapidement que l’administration séquentielle de ces médicaments.Les auteurs du rapport précisent que leur étude était de nature observationnelle, qu’elle portait sur un nombre relativement faible de patients, que le suivi avait été d’une durée relativement courte, que l’étude ne comprenait pas de groupe de comparaison et qu’elle n’avait établi aucune distinction entre les doses de médicaments. Ils en concluent qu’il convient d’approfondir l’étude des effets du traitement d’association combinant un agoniste des récepteurs du GLP-1 et un inhibiteur du SGLT2 chez les diabétiques de type 2.Référence1. Gomez JC, Lorido JCA, Huelgas RG; Diabetes, Obesity, and Nutrition Spanish Working Group. Combination therapy with GLP-1 receptor agonists and SGLT-2 inhibitors in older patients with type 2 diabetes: a real-world evidence study. Can J Diabetes 2018. doi: https://doi.org/10.1016/j.jcjd.2018.09.001 (consulté le 27 septembre 2018).

Le traitement d’association s’avère efficace et sans danger pour les diabétiques de type 2 plus âgés

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes