Le risque de syndrôme métabolique est plus élevé chez les enfants qui passent plus de temps devant la télé

Le temps d’écran durant l’enfance peut être néfaste à long terme. Les enfants qui regardent davantage la télévision sont en effet plus susceptibles de développer des problèmes de santé à l'âge adulte, selon une nouvelle étude menée en Nouvelle-Zélande auprès de centaines de jeunes nés dans les années 1970. «Ceux qui regardaient le plus la télévision présentaient un risque plus élevé de syndrome métabolique à l'âge adulte», indique le Dr Bob Hancox, professeur au département de médecine préventive et sociale de l’Université d’Otago. «Le temps passé devant la télévision pendant l'enfance était également associé à un risque plus élevé de surpoids et d'obésité, ainsi qu'à une moins bonne condition physique», signale le médecin, chercheur principal de cette étude publiée dernièrement dans la revue Pediatrics. Le syndrome métabolique — également appelé «syndrome de la bedaine» — correspond à l’association de plusieurs troubles liés à la présence d’un excès de graisse à l’intérieur du ventre: hypertension artérielle, hyperglycémie et taux de cholestérol anormal. Ils entraînent un risque accru de maladie cardiaque, de diabète et d'accident vasculaire cérébral, les personnes qui en sont atteintes présentent un risque de mortalité accru de près de 60%, peut-on lire dans l’étude du Dr Hancox. À consulter: Quiz - Les écrans chez les moins de 5 ans: que savez-vous des récentes études? Avec ses collègues chercheurs, ils ont suivi pendant cinq décennies 879 enfants nés en 1972 et 1973 à Dunedin, la capitale de L'Otago, une région du sud de la Nouvelle-Zélande. Ils ont relevé leurs heures d'écoute de la télévision tous les deux ans entre les âges de 5 et 15 ans, puis de nouveau à l'âge de 32 ans. Les enfants passaient en moyenne un peu plus de deux heures devant l’écran les jours de la semaine. Les participants ont ensuite passé des tests médicaux à l’âge de 45 ans. Ceux ayant regardé la télé environ deux heures ou plus par jour durant leur enfance et leur adolescence étaient 1,3 fois plus susceptibles de souffrir de problèmes de santé associés au syndrome métabolique à l'âge adulte. Dans le détail, les garçons regardaient un peu plus la télévision que les filles et le syndrome métabolique a été observé chez 34% des hommes et 20% des femmes. L’étude suggère toutefois que le lien entre temps d’écran pendant l'enfance et syndrome métabolique à l'âge adulte pourrait être plus fort chez ces dernières. En revanche, les résultats ne montrent pas que le fait de moins regarder la télé à 32 ans réduisait l'association entre temps d’écran durant l'enfance et état de santé à l'âge adulte. À l’inverse, comme dans toute étude observationnelle, les chercheurs ne peuvent pas prouver que l'association entre le fait de regarder la télévision à un jeune âge est directement à l'origine du syndrome métabolique à l'âge adulte. Cependant, ils soulignent qu’il existe plusieurs explications plausibles à ce lien. Sédentarité accrue «Le temps passé devant la télévision entraîne une faible dépense énergétique et pourrait remplacer l'activité physique et réduire la qualité du sommeil», indique ainsi le Dr Hancox dans un communiqué de presse. «Le temps d'écran peut également favoriser un apport énergétique plus important, les enfants consommant davantage de boissons sucrées et de produits alimentaires riches en graisses, et moins de fruits et de légumes, ces habitudes pouvant persister à l'âge adulte», ajoute le médecin. Par ailleurs, le chercheur note que le temps passé devant un écran a augmenté avec l'avènement des tablettes et cellulaires ainsi que des services de streaming. «Les enfants d'aujourd'hui ont beaucoup plus accès aux divertissements sur écran et passent beaucoup plus de temps à être sédentaires. Il est probable que cela aura des effets encore plus néfastes sur leur santé à l'âge adulte», redoute-t-il. La Société canadienne de pédiatrie recommande que les enfants de moins de deux ans ne soient pas exposés aux écrans; qu’entre deux et cinq ans ils y passent moins d’une heure par jour et qu’entre 6 et 12 ans, ils n’y consacrent pas plus de deux heures quotidiennes.

Le risque de syndrôme métabolique est plus élevé chez les enfants qui passent plus de temps devant la télé

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