Le nouveau modèle que souhaite le ministre: Un GMF élargi aux autres professionnels de la santé

Dans les GMF, les médecins reçoivent l’appui des infirmières du réseau public. Après six ans, ce système mixte et interdisciplinaire a fait la preuve de son efficacité. Le ministre de la Santé et des Services sociaux, le Dr Yves Bolduc, veut désormais aller plus loin.Le Dr Bolduc souhaite en arriver à un modèle d’organisation où les médecins de cabinet privé seront, en plus des infirmières, appuyés par d’autres professionnels (psychologues, physiothérapeutes, nutritionnistes, etc.). Le ministre a exposé sa vision lors du récent Colloque sur l’interdisciplinarité tenu au début du mois. Il a livré sa conception du modèle d’organisation qu’il voudrait étendre à tout le Québec. Ce modèle est déjà à l’essai dans la région de Montréal sous forme de cliniques-réseau intégrées (CRI).Collaboration public-privéCes CRI marquent une autre étape vers une plus vaste collaboration entre les différents experts en santé. Il faut mettre le patient au centre de nos préoccupations, a expliqué le ministre. «Puis, les divers professionnels doivent s’entendre pour déterminer lequel d’entre eux est le mieux placé pour effectuer l’acte professionnel et assurer l’efficience du système.» C’est là que l’interdisciplinarité devient importante, a-t-il ajouté.Selon le ministre, il faut viser un modèle intégré de collaboration public-privé dans lequel tous les professionnels collaboreront: ceux du CSSS, des cliniques et des autres organisations, des pharmacies communautaires, des cliniques de physiothérapie communautaires, des cliniques privées d’ergothérapie, etc.Le Dr Bolduc a cité les GMF comme un modèle de succès de travail interdisciplinaire. Les infirmières y ont en effet pris en charge des patients diabétiques, asthmatiques et d’autres atteints de pathologies chroniques mieux que ne le feraient des médecins. Lui-même dit avoir profité de ce système comme clinicien.«Je traitais 1400 patients, parmi lesquels il y avait 30 à 40 diabétiques. Les deux infirmières suivaient l’équivalent de la clientèle diabétique de six médecins. À partir du moment où il y a eu un suivi conjoint avec l’infirmière, les hémoglobines des patients ont baissé et se sont normalisées.»Le ministre voudrait maintenant aller plus loin et impliquer d’autres professionnels autour des médecins. «Je verrais très bien, dans un proche avenir, des psychologues, des inhalothérapeutes, des travailleurs sociaux et d’autres types de professionnels travailler à l’intérieur de la clinique en lien avec les pharmacies communautaires pour faire un suivi conjoint.»ProximitéLe Dr Bolduc croit que les cliniques médicales de proximité pourraient fournir 95 % des soins. Le reste –– hospitalisation et services spécialisés –– serait dispensé dans les grands établissements.La difficulté d’application, croit le ministre, provient des professionnels eux-mêmes, qui doivent cesser d’exercer comme ils le font depuis 25 ans et adhérer à ce modèle de services. Ce n’est pas seulement un changement de pratique mais aussi de culture. Pour cette raison, il est conscient que ce virage ne se fera pas en quelques mois.«Un changement, a-t-il dit, ça prend toujours de 3 à 5 ans, et changer de culture, entre 5 et 10 ans.» Cette fois, il souhaite que les choses aillent plus vite.Lire la suite du Dossier – Colloque sur l’interdisciplinarité

Le nouveau modèle que souhaite le ministre: Un GMF élargi aux autres professionnels de la santé

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes