Le Dr Yann Dazé, président de la FMRQ : Un poste qui donne de la visibilité à la pathologie

La pathologie est une discipline peu connue, même chez les étudiants en médecine. C’est en partie parce qu’il voulait lui donner de la visibilité que le Dr Yann Dazé, finissant en pathologie, a accepté de prendre la relève du Dr Martin Bernier à la présidence de la Fédération des médecins résidents du Québec.Étudiant à l’Université Laval, le Dr Dazé est R5. C’est dire qu’il passera une seule année à la tête de la FMRQ, mais, néanmoins, il a jugé que le jeu en valait la chandelle. C’est la première fois, à sa connaissance, qu’un pathologiste occupe le poste de président de la Fédération.« C’est une belle occasion de mettre sur pied la pathologie et de la promouvoir, explique-t-il. Si la pathologie est en si grand manque d’effectifs, c’est parce que c’est une discipline méconnue. Elle est enseignée en préclinique, mais les étudiants n’y sont, en pratique, exposés que la première année, pendant une session.Dans son cas, l’intérêt pour la pathologie s’est manifesté lors du stage préclinique. « Je trouvais que c’était une médecine intéressante, pleine de défis. C’est une discipline de diagnostic. Certaines personnes ont souvent tendance à avoir un raisonnement simpliste en la matière. Elles pensent qu’on choisit cette spécialité parce qu’on n’aime pas les patients. C’est faux. La pathologie vient stimuler d’autres champs d’intérêt que la pratique clinique. Elle couvre tous les systèmes. Le pathologiste est essentiel dans un hôpital. Son diagnostic oriente tous les traitements et la prise en charge. C’est une grosse responsabilité, ce qui la rend très stimulante. »À Laval, ils ne sont que trois R5 en pathologie cette année. C’est peu compte tenu des besoins et de la demande pour cette spécialité. Selon lui, il faut tout faire pour promouvoir la pathologie et y exposer les étudiants davantage qu’on ne le fait actuellement.Prochaines négociationsEn sa qualité de président de la FMRQ, le Dr Yann Dazé sera impliqué dans le renouvellement de la prochaine convention collective des résidents. L’actuel contrat collectif sera échu le 31 mars prochain. Il sera à la barre quand les négociations débuteront en 2010. Lors d’une entrevue accordée à L’actualité médicale il y a quelques semaines, il a indiqué que la question financière occupera un chapitre important des demandes de la FMRQ. Malgré leur contribution importante au système de santé, les résidents québécois sont les moins bien rémunérés au Canada. Selon certains chiffres, l’écart moyen avec les autres provinces se situerait à 11 %, davantage encore avec l’Ontario. « Une correction doit être apportée, et elle doit être majeure », dit le Dr Dazé.Le président de la FMRQ reconnaît cependant qu’il sera difficile d’obtenir davantage que les autres employés de l’État, surtout que les finances publiques ne sont pas en bonne santé au sortir de la récession. Le Dr Dazé croit toutefois qu’il serait possible pour les résidents d’aller chercher des gains dans d’autres secteurs à incidence financière. Il songe notamment aux frais de scolarité et aux frais d’inscription aux examens pour lesquels les résidents pourraient réclamer une gratuité, comme cela se fait dans d’autres provinces.

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