Le Dr Jean-Claude Fouron reçoit le Grand Prix 2009 du Collège

« Le devoir, c’est le premier échelon de la vertu. En dessous, c’est zéro »Le Dr Jean-Claude Fouron, une sommité mondiale dans le domaine de la cardiologie foetale, a été plus prompt à faire avancer cette discipline qu’à recevoir les honneurs. C’est avec beaucoup d’humilité et de modestie qu’il a accueilli sa désignation à titre de lauréat du Grand Prix 2009 attribué par le Collège des médecins du Québec.Le Grand Prix du Collège est remis depuis 1997 à un médecin qui se démarque par son apport notable à la profession médicale, à l’amélioration de la qualité de la médecine, par son humanisme et son éthique professionnelle.Fondateur et directeur depuis 1989 de l’Unité de cardiologie foetale de l’hôpital Sainte-Justine, le Dr Fouron est un médecin d’origine haïtienne installé au Québec depuis plus de 40 ans. En recevant son prix des mains du président du Collège, le Dr Yves Lamontagne, le Dr Fouron a tenu à remercier sa terre d’accueil et ses gens, qui lui ont accordé une large place tout au long de ses années en médecine.Le Dr Fouron, a noté le Collège, a remarquablement contribué à l’avancement de la recherche. Il a reçu plus de 70 bourses et subventions importantes pour réaliser ses projets et ses travaux sur le fonctionnement et les maladies du système cardiocirculatoire foetal et néonatal et notamment sur l’utilisation de l’ultrason en obstétrique et en gynécologie. Il aura parfois fallu 10 ans avant que certaines de ses découvertes soient admises par le milieu de la médecine, mais elles sont aujourd’hui reconnues scientifiquement.« L’une de ses plus grandes contributions à la science aura été de démontrer que le foetus miniature, petit comme il est, est capable de faire l’objet d’une thérapie et qu’il est possible de le ramener à la vie, ce qui fait qu’à la sortie du ventre de la maman, il est en pleine santé », souligne le Dr Émile Lévy, directeur du Centre de recherches de l’hôpital Sainte-Justine.Outre ses talents de chercheur, ce médecin s’est imposé par son dévouement auprès de ses patients et son sens profond de l’engagement auprès de ses étudiants et de la collectivité. Il se dégage de ce petit homme au grand coeur un humanisme qui irradie tout autour de lui et que tous ses collègues, de la secrétaire aux médecins, relèvent avec bonheur. Aux gens qui ne trouvaient pas les mots pour le remercier, le Dr Fouron disait : « Mon père médecin me répétait sans cesse une chose : mon devoir, c’est le premier échelon de la vertu. En dessous de ce niveau, c’est zéro. »Son parcoursNé à Les Cailles, le Dr Fouron a suivi sa formation médicale à Port-au-Prince, puis aux États- Unis et au Canada.« C’était un premier de classe, le meilleur de sa profession, se souvient le Dr Hervé Blanchard, un autre médecin originaire d’Haïti qui a débarqué du même avion à Montréal en 1960. Jean-Claude était un homme extrêmement minutieux. Il étudiait tout et savait tout. Alors que d’autres dormaient à poings fermés, lui passait des nuits à étudier et à méditer sur certains travaux qu’il devait faire. »De 1965 à 1967, le Dr Fouron a réalisé un fellowship aux États-Unis sous la supervision d’une éminence en matière de physiologie cardiovasculaire, le Dr Abraham Rudolph, au Albert Einstein Medical College, à New York, puis au Cardiovascular Research Institute, à San Francisco. Il s’est ensuite dirigé vers la cardiologie foetale, dont il est devenu l’un des grands spécialistes à travers le monde.Toujours actif à 76 ans, le Dr Fouron caresse encore de grands rêves.« Actuellement, le projet qui me tient à coeur est de développer des soins de santé primaires pour Haïti afin d’améliorer la santé de la mère et de l’enfant, précise-t-il. Je souhaite profondément mettre en place un projet fonctionnel pour former des médecins capables de répondre aux besoins de ces personnes en matière de santé. »

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