Le diabète au Québec entre 2001 et 2019: état de la situation

Le diabète gagne du terrain dans la province: sa prévalence au sein de la population a presque doublé depuis 2001. En 2019, plus de 675 250 Québécois vivaient avec le diabète, ce qui représente près de 8,1% de la population, a constaté l’INSPQ dans son rapport de surveillance des maladies chroniques publié le 2 juin. Les auteurs du «Portrait du diabète dans la population québécoise âgée d’un an et plus de 2001 à 2019» rappellent que le diabète était déjà considéré comme une épidémie au début des années 2000. Mais au cours des dernières décennies, plusieurs changements socio-économiques ont contribué à réduire l’adoption de saines habitudes de vie dans les pays à revenu élevé. Or, soulignent-ils, le diabète augmente le risque de maladies cardiovasculaires, incluant celles des membres inférieurs, s’il n’est pas maîtrisé. «Le diabète est la première cause d’amputation non traumatique, de cécité et d’insuffisance rénale chronique terminale chez les adultes canadiens.» Quelques chiffres Outre la prévalence, l’étude présente les évolutions du taux d’incidence et du taux de mortalité, ainsi que la proportion d’hospitalisations liées au diabète dans la population québécoise âgée de plus d’un an entre 2001 et 2019. Au cours de ces deux dernières décennies, la prévalence du diabète dans la population québécoise est passée de 4,3% à 8,1%, soit une différence relative de 87%. Chez les jeunes (1 à 19 ans et surtout chez les 12-19 ans), bien que plus faible par rapport aux adultes (5,6% en 2001 et 4,5% en 2019), la prévalence du diabète a augmenté passant de 0,14% à 0,19%, une hausse relative de 36%. C’est aussi le seul groupe d’âge dont l’incidence a augmenté entre 2001 et 2019. En 2019, 35 645 personnes ont reçu un diagnostic de diabète; un taux d’incidence brut de 4,6 nouveaux cas par 1000 personnes (5,4 en 2001), soit une différence relative de -15% par rapport à 2001. Chez les adultes (≥ 20 ans), les taux étaient de 7,1 (2001) et 5,9 (2019), comparativement à 0,20 (2001) et 0,25 (2019) chez les jeunes (1-19 ans). Pour la majorité des adultes (90-95%) c’est le diabète de type 2 qui prévaut, alors que chez les jeunes (94%) c’est le diabète de type 1. Les personnes atteintes de diabète sont deux fois plus susceptibles de décéder que les personnes non atteintes. Les personnes atteintes de diabète sont 2,7 fois plus susceptibles d’être hospitalisées que les personnes sans diabète d’âge équivalent. Analyse et comparaisons en bref Les auteurs soulignent que la hausse de la prévalence pourrait être due à une plus longue durée de la maladie, parce que les personnes atteintes de diabète vivent aujourd’hui plus longtemps (amélioration de l’espérance de vie à l’instar de l’ensemble de la population) ou parce qu’elles sont diagnostiquées plus jeunes ou plus précocement. Le fardeau du diabète au Québec repose sur les adultes de plus de 50 ans (80%), avec une part importante (43%) des nouveaux cas survenant chez les personnes âgées de plus de 65 ans. Tel qu’énoncé par les auteurs «Renverser la tendance du diabète dans les prochaines années nécessiterait donc des interventions préventives efficaces à court terme ciblant les adultes d’au moins 50 ans.» Comparativement à l’ensemble du Canada, à l’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique (autres provinces les plus populeuses), la prévalence et l’incidence ajustée du diabète sont inférieures au Québec, mais le ratio de mortalité ajusté est plus élevé. La méthodologie de collecte de données pourrait expliquer en partie ces différences. Selon le Global Burden of Disease Study, l’incidence du diabète s’est stabilisée dans les pays à revenu élevé, après avoir fortement augmenté entre 1990 et 2010. Les activités de prévention pourraient contribuer à cette situation. Les Québécois seraient notamment de plus en plus actifs physiquement et de moins en moins nombreux à fumer.

Le diabète au Québec entre 2001 et 2019: état de la situation

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes