Le cancer de l'endomètre passe souvent inaperçu chez les femmes noires

Les patientes noires présentant des saignements vaginaux post-ménopausiques (SVPM) devraient subir une biopsie de l'endomètre pour éviter de passer à côté d'un cancer de l'endomètre.En effet, selon une étude publiée dans le JAMA Oncology, l'approche actuelle consistant à utiliser l'échographie transvaginale pour déterminer qui doit subir une biopsie n'est pas fiable pour cette population.Les SVPM sont un symptôme courant du cancer de l'endomètre. À l'heure actuelle, certaines lignes directrices suggèrent que les personnes qui présentent des douleurs abdominales devraient subir une échographie transvaginale pelvienne en tant qu'approche de triage pour déterminer qui devrait subir une biopsie.Les lignes directrices suggèrent que les personnes dont l'épaisseur de l'endomètre est égale ou supérieure à 4 mm devraient subir un prélèvement de tissu endométrial afin de poser un diagnostic, tandis que celles dont l'épaisseur de l'endomètre est inférieure à 4 mm n'auraient pas besoin de subir d'autres tests, indique l'article. Les chercheurs n'étaient pas disponibles pour une interview avec le Medical Post. Toutefois, des études ont montré que «les patientes noires atteintes d'un cancer de l'endomètre sont moins susceptibles de subir une biopsie de l'endomètre après avoir présenté des SVPM; ces patientes ont déclaré avoir subi une échographie avec des résultats initialement rassurants». Une étude a suggéré que «l’échographie transvaginale pelvienne peut manquer le cancer de l'endomètre chez les personnes noires parce que cette population a une plus grande prévalence de fibromes et de types histologiques non endométrioïdes», selon les auteurs.Un autre problème est que le cancer de l'endomètre est en augmentation, en particulier chez la population noire qui est souvent diagnostiquée à des stades plus avancés.Le projet Guidelines for Transvaginal Ultrasound in the Detection of Early Endometrial Cancer (GUIDE-EC) a été mené pour étudier la précision du diagnostic, la prestation des soins de santé et la qualité des soins pour les personnes de race noire atteintes d'un cancer de l'endomètre, et pour examiner les faux négatifs de l'échographie transvaginale.L'étude rétrospective a utilisé les données cliniques d'un grand système de santé universitaire aux États-Unis. L'épaisseur de l'endomètre a été déterminée à partir des rapports d'échographies pelviennes et des notes des médecins. Au total, 1494 femmes noires ayant subi une échographie pelvienne et une hystérectomie ont été incluses dans les analyses. Elles avaient un âge moyen de 46,1 ans; 210 avaient un cancer de l'endomètre et 1284 n'avaient pas de cancer de l'endomètre.À lire aussi: Endométriose chez les adolescentes: une prise en charge précoce est nécessaireIl a été constaté que 24 cas de cancer de l'endomètre étaient inférieurs au seuil de 5 mm qui déclencherait une biopsie, ce qui signifie que 11,4% des cas de cancer de l'endomètre ont probablement été mal classés.«Il s'agit d'un taux d'erreur préoccupant pour une stratégie de triage qui mettrait fin à d'autres examens et rassurerait à tort les patientes et les médecins. Ce résultat vient s'ajouter à un nombre croissant de travaux remettant en question la sagesse de la stratégie de triage de l’échographie transvaginale pelvienne», indique l'article.Les chercheurs ont également constaté que 9,5% des cancers chez les femmes noires ont été détectés en dessous du seuil de 4 mm. Les faux négatifs étaient également plus probables si la visualisation de l'épaisseur de l'endomètre à partir des images était partielle ou si des fibromes étaient présents. Un autre facteur susceptible d'augmenter le nombre de faux négatifs est l'inconfort des patientes face à la sonde d'échographie vaginale, ce qui peut amener les techniciens à réaliser une étude plus courte et de moindre qualité.Les auteurs ont conclu que "l'utilisation de l'échographie transvaginale pour évaluer la nécessité d'une biopsie de l'endomètre chez les femmes noires présentant un risque de [cancer de l'endomètre] n'est pas une stratégie de triage fiable. En présence de symptômes inquiétants, nous recommandons un prélèvement de tissu».Cette recherche est «très importante», selon la Dre Jessica McAlpine, professeure d'obstétrique et de gynécologie à l'Université de Colombie-Britannique. Elle n'a pas participé à l'étude.«Je ne me contenterais jamais d'être rassurée par l'échographie et je chercherais toujours à obtenir un tissu en cas de SVPM», a-t-elle expliqué au Medical Post par courriel. Elle a insisté sur le fait que «toute personne présentant des SVPM doit subir une biopsie du tissu endométrial. Il ne faut jamais se laisser rassurer par les résultats de l'échographie», écrit-elle. L'échographie doit être considérée comme un test complémentaire et ne remplace pas le prélèvement de tissu. «Malheureusement, de nombreuses personnes sont faussement rassurées par l'échographie», déplore-t-elle. Cela vaut pour tous les patients, quelle que soit leur origine ethnique.Elle note qu'il peut y avoir des différences chez les femmes noires, dont beaucoup sont plus susceptibles d'avoir une muqueuse endométriale mince. En outre, une plus grande proportion de femmes noires est plus susceptible de présenter un risque accru pour les sous-types de cancer de l'endomètre où la muqueuse peut être mince ou atrophique et ne pas être stimulée par les œstrogènes.

Le cancer de l'endomètre passe souvent inaperçu chez les femmes noires

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes