La retraite et les médecins: «Je l'ai épousé pour la vie, pas pour le déjeuner»

J'ai 74 ans et 48 années d'ancienneté au compteur de mon otoscope. J'ai pris ma semi-retraite l'an dernier. En pleine pandémie – peut-être en avez-vous entendu parler? –, ce n'était pas le bon moment. Mais j’ai dû me résigner à le faire malgré tout à cause d'obligations contractuelles. J'ai trouvé cela difficile. J'avais planifié ma vie depuis le jardin d'enfants, il y a 69 ans. Je m'ennuyais beaucoup. J'ai essayé tous les conseils disponibles pour éviter d'ennuyer ma femme en organisant sa cuisine. J'ai continué à m'occuper de mes deux maisons de soins infirmiers - ce que j'adore - mais cela ne représentait que neuf heures par semaine de tournées. Je me suis porté volontaire pour faire du mentorat téléphonique auprès de dix médecins de famille, individuellement. J'ai vraiment aimé cela - mais cela ne représentait que 10 heures par semaine. Il restait encore 21 heures par jour à occuper. Je ne pouvais plus faire mes cinq séances de natation d'une heure au YM/YWCA chaque matin, ce que j'adore et qui m'a permis de rester en forme. J'ai nagé au chalet, mais les eaux canadiennes sont plutôt froides entre la mi-septembre et la mi-juillet… Je me suis amusé avec mon petit-fils de sept ans, Max. Nous avons joué au soccer, à nager, à pêcher, au golf, au tennis et à des jeux de société. Il a également pratiqué le hockey et la luge en hiver. Il s'améliore et je vieillis, de sorte que nos compétences devraient se croiser d'ici un an. Je peux encore le plaquer quand il s'échappe au football. Je fais aussi du vélo quand il fait beau, et du ski de fond et du ski alpin quand il ne fait pas beau. J'ai beaucoup lu, des romans policiers à la guerre civile américaine en passant par les biographies. Comme le reste des Canadiens, j'ai regardé Netflix jusqu'à ce que mes yeux deviennent carrés. J'ai fait des appels Zoom avec de vieux amis, la famille et d’anciens camarades de classe. C'est agréable de renouer avec certains après 50 ans. C'est drôle de voir qu'ils ont tous tourné comme je l'avais prévu. J'ai écrit aussi beaucoup pour le Medical Post et je viens de terminer un nouveau livre intitulé «Crazy Busy Doctors». J'ai aussi vacciné contre la COVID-19, c'était très gratifiant. Les gens étaient si reconnaissants. J'ai adoré demander aux vieux messieurs s'ils étaient enceintes; un vrai brise-glace. J'ai parcouru mes 37 000 photos papier dans le grenier et mes 37 000 photos numériques sur l’ordinateur. C'était vraiment amusant, touchant et nostalgique. J'ai pris des photos de mes enfants quand ils étaient jeunes et je leur ai envoyé des courriels jusqu'à ce qu'ils me bloquent. Cet hiver, je vais les mettre dans des albums. J'ai nettoyé le garage, la cave et le grenier et j'ai tout étalé pour que ma femme puisse venir me montrer du doigt ce que je pouvais donner à une œuvre de charité ou mettre à la poubelle. Très satisfaisant. J'ai peint la terrasse du chalet, les meubles et les fenêtres de la maison, ma seule compétence. Retraite ou semi-retraite chez des médecins que je connais Un médecin de famille a pris sa retraite à 70 ans, il y a cinq ans, et il adore ça. Il dit que chaque jour, il se réveille libre de faire tout ce qu’il veut ou rien. Il ne s'ennuie jamais. Il s'est retiré dans son chalet d'été et l'a isolé pour y passer l’hiver. Un autre se tient occupé avec son vélo, ses skis et ses petits-enfants. Un chirurgien que je connais a raté sa retraite. À 70 ans, il est devenu assistant en chirurgie. Le problème, c’est qu’il voulait toujours être patron. Il a fait une suppléance de six mois, mais les gardes étaient brutales; il opérait jusqu'à 5 heures du matin après une journée bien remplie, alors il a finalement pris sa retraite à 75 ans. Autres options pour glisser en douceur vers la retraite Assister pour des chirurgies: Avantages: l’argent, pas de paperasse, le patient est endormi, c’est le chirurgien qui doit parler à la famille, vous pouvez discuter avec d'autres médecins et infirmières. Inconvénients: Discuter avec d'autres médecins, rester debout, ne pas pouvoir se gratter le nez. Et aussi les chirurgiens grincheux. Je connais deux médecins qui assistent encore pour des opérations à 88 ans! La femme de l'un d'eux m'a dit en parlant de son mari: «Je l'ai épousé pour la vie, pas pour le déjeuner.» Faire de la suppléance: Avantages: l'argent, quelque chose à faire, ne pas être responsable de problèmes à long terme comme les renouvellements d'opioïdes et les notes d'absence prolongée du travail. Inconvénients: systèmes informatiques et bureautiques différents. Vous ne connaissez pas le patient (voir aussi les avantages). Travailler dans un sans rendez-vous (ou centre de distribution d'Amoxil): Vous pouvez demander à ne faire que des gardes de quatre heures par jour. Avantages: l’argent, de nouvelles personnes intéressantes. Inconvénients: de nouvelles personnes intéressantes, les nombreux patients qui veulent des antibiotiques pour leur rhume viral. Les gens à l’affût des médicaments. Travailler dans des zones défavorisées au Canada et dans le monde: Mon ami et ancien camarade de classe, le Dr Angus Maciver, est un chirurgien général de Saint Marys, en Ontario, qui se rend dans l'Arctique pour y épater les chirurgiens. Il aide vraiment et aime ça. Tout a commencé par une résidence médicale à Moose Factory, il y a 48 ans: il a eu la piqûre pour le Nord. Au cours des 15 dernières années, il a travaillé à Inuvik, Yellowknife, Iqaluit, Moose Factory et Sioux Lookout, effectuant des remplacements de deux à quatre semaines à la fois, jusqu'à 20 semaines par année. Autant dire qu’il est entouré de partenaires (professionnels et matrimoniale) très coopératifs à la maison. Un large éventail de compétences est parfois nécessaire pour traiter les urgences en gynécologie-obstétrique ainsi que certaines urgences en orthopédie et en chirurgie plastique. Selon lui, même quelque chose d'aussi simple que d'effectuer un traitement local du canal carpien en 15 minutes à Rankin Inlet peut épargner à un patient beaucoup de temps et d'ennuis avec des voyages répétés, des accompagnateurs et des problèmes de garde d'enfants à la maison. C'est une excellente occasion de «donner en retour» pour la vie confortable que nous avons. Si un ensemble élargi de compétences constitue un atout, il existe plusieurs opportunités pour les chirurgiens et les médecins généralistes avec un champ d'activité plus restreint à travers le pays, là où un soutien spécialisé est disponible. Une tâche qui s’avère difficile pour les médecins à la retraite ou semi-retraite est d'essayer de ne pas contrevenir aux habitudes de leur partenaire qui s'occupe de la maison depuis 45 ans ou plus. Vous ne pouvez pas utiliser les meilleures serviettes et vous devez remettre les oreillers sur le lit pour je ne sais quelle raison... L'argent Comme nous le savons – ce qui n’est pas le cas du public –, nous ne touchons pas de pension. Nous avons tous les inconvénients de travailler pour le gouvernement et aucun des avantages. Le Régime de pensions du Canada est de 1 000 $ par mois et vous n'êtes pas admissible à la pension de la Sécurité de la vieillesse si vous gagnez plus de 60 000 $ par année. Cela ne va pas loin, surtout pour un couple. De plus, vous pourriez vivre encore 30 ans après avoir prix votre retraite. Les gens ne réalisent pas non plus que les maisons de retraite sont hors de prix. Par exemple, 5 000 à 10 000 dollars par mois ou 120 000 dollars par an. Avec des taux d'intérêt bas, il est facile de vider rapidement ses REER. Heureusement, nos maisons ont une grande valeur et sont les seules choses que le gouvernement n'a pas encore taxées. Je conseille aux nouveaux médecins de trouver un bon planificateur financier recommandé par un médecin plus âgé qui a réussi financièrement. Ou bien demandez à votre comptable ou à votre banquier. Pour les jeunes médecins qui sortent de leur résidence avec des dettes énormes et qui essaient d'acquérir une petite maison à un million de dollars, il est difficile de mettre de l'argent de côté pour la retraite. Je leur recommande toutefois de commencer dès maintenant à placer de l'argent dans un régime de retraite ou un REER ou à se constituer en société après avoir parlé à un conseiller professionnel. Et vous? Avez-vous pris votre retraite ou pas? Comment cela se passe-t-il? Vous pouvez m’écrire à drjohncrosby@rogers.com et demander mon nouvel ebook gratuit «Crazy Busy Doctor».

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