La mise en œuvre de l’assurance autonomie repoussée à 2015

Le ministre de la Santé du Québec, le Dr Réjean Hébert, tient ses engagements et va de l’avant avec le projet majeur qui l’a amené en politique.Il a déposé vendredi 6 décembre à l’Assemblée nationale son projet de loi 67 visant la mise en place d’un régime d’assurance autonomie.Le contenu du projet de loi qu’il a soumis aux parlementaires diffère du Livre blanc qu’il avait présenté en mai sur deux aspect essentiels. Sa mise en vigueur est reportée au 1er avril 2015 et toutes les clientèles y auront accès d’un seul coup.Dans le plan d’origine du Dr Hébert, le régime devait entrer en force pour les personnes âgées en perte d’autonomie en 2014-2015, pour les personnes atteintes d’une déficience physique en 2015-2016 et pour les personnes atteintes d’une déficience intellectuelle en 2016-2017.Plusieurs groupes entendus en commission parlementaire avaient cependant jugé qu’il était irréaliste de penser à son introduction dès 2014.Dans la version du projet de loi déposée par le ministre, le régime démarrera en 2015 et les trois clientèles y seront simultanément éligibles.«Ce changement important nous impose de débuter la mise en œuvre en avril 2015», a commenté le Dr Hébert.Adhésion au principeLe projet d’instituer un régime d’assurance autonomie au Québec avait fait l’objet d’une vaste commission parlementaire qui s’est tenue entre le 23 octobre et le 20 novembre. Une soixantaine de groupes y avaient pris part. La FMSQ et la FMOQ s’étaient toutefois désistées en cours de chemin. La FMOQ s’était contentée d’expédier un mémoire écrit, sans aller l’exposer devant les élus à Québec.Néanmoins, le ministre Hébert a jugé que cette commission parlementaire avait montré un large consensus des parties sur la nécessité d’un régime d’assurance autonomie. Le Québec forme avec le Japon la société qui vieillit le plus rapidement au monde.«Nous constatons une large adhésion à des principes centraux de notre démarche, principes qui se retrouvent maintenant inscrits dans le projet de loi: la prise en compte du choix des personnes quant à leur milieu de vie, la prestation de services là où résident les personnes et la protection du financement de ces services», a-t-il commenté.Du même souffle, il a fait savoir que d’autres consultations seront menées en commission parlementaire sur le projet de loi.Le financementLe régime d’assurance autonomie sera doté d’une enveloppe budgétaire fermée, la Caisse autonomie, pour laquelle une reddition de comptes distincte est prévue. Elle sera constituée des sommes affectées aux soins et services de longue durée et d’un investissement supplémentaire annoncé par le gouvernement de plus de 500 millions $ jusqu’en 2017-2018.Toutefois, le ministre n’a pas encore précisé d’où proviendrait le financement de ce 500 millions $, un aspect capital qui lui a été reproché par les partis d’opposition et qui demeure sans réponses précises à ce jour.Un soutien pour les proches aidantsAu cours de la commission parlementaire, plusieurs groupes ont soumis des recommandations concernant le soutien à apporter aux proches aidants.«Les proches aidants nous ont exprimé l’importance d’être mieux soutenus et la nécessité de pouvoir bénéficier de services de répit. Nous avons entendu ces préoccupations et avons inclus le répit dans les services admissibles dans le cadre de l’assurance autonomie», a précisé le ministre Hébert.

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