La Dre Agathe Blanchette: Des dérives avec l’euthanasie, comme avec l’avortement...

Médecin en soins palliatifs depuis une vingtaine d’années, la Dre Agathe Blanchette, figure dominante des soins de fin de vie en Mauricie, a joint sa voix aux opposants de l’euthanasie et du suicide assisté lors des auditions de la Commission spéciale qui se sont tenues à Trois-Rivières le 24 septembre dernier.Sortant du texte qu’elle avait rédigé, ce médecin a dit redouter la répétition de ce qui s’est produit dans le domaine de l’avortement si l’euthanasie devait être légalisée au Québec. « Non pas que je sois contre l’avortement, a-t-elle précisé, mais, au début, nous avions des comités d’éthique pour pouvoir prendre des décisions quant à savoir si nous acceptions l’avortement ou non. Maintenant, des femmes l’utilisent comme moyen de contraception. Alors, posons-nous des questions sur notre capacité à contrôler les dérives. »Rares demandesLa Dre Blanchette estime que les personnes en fin de vie attendent des soins. Et celles qui en recoivent ne seraient pas portées à vouloir mourir plus vite. En 30 ans, a-t-elle raconté, les demandes d’euthanasie qui lui ont été faites après des interventions concertées en interdisciplinarité peuvent se compter sur les doigts d’une seule main. Elle croit donc qu’il faut mettre l’accent sur les soins palliatifs, pas sur l’euthanasie, qui n’est pas un soin.Elle a aussi évoqué les progrès importants réalisés ces dernières années pour soulager les douleurs et autres symptômes. À ceux qui invoquent l’argument des grandes souffrances pour légaliser l’euthanasie, elle répond que grâce aux recherches menées en cette matière, il ne devrait plus y avoir de patients qui mourront dans des douleurs terribles.« En favorisant les soins palliatifs le plus possible, a-t-elle soutenu, il ne devrait plus exister de patients qui diront : “ C’est trop souffrant, arrêtez ça ! ” » Elle-même n’hésite pas à recourir à la sédation lorsque la souffrance est intolérable. Mais la sédation terminale ne représente pas pour elle une forme d’euthanasie déguisée. C’est l’intention qui fait la différence, à ses yeux.La Dre Blanchette a également rappelé l’importance d’entreprendre les soins palliatifs dès la connaissance du diagnostic d’une maladie irréversible et, donc, de ne pas trop attendre, ainsi que l’a reproché un médecin exerçant en soins palliatifs à des confrères oncologues, durant ces auditions.Lire la suite du dossier «Commission spéciale, mourir dans la dignité»

La Dre Agathe Blanchette: Des dérives avec l’euthanasie, comme avec l’avortement...

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