IPP: l’instauration d’un prix maximal a engendré des économies de 34 millions en six mois

L’instauration d’un prix maximal payable (PMP) de 0,55$ par comprimé pour les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) a vite porté ses fruits. En effet, cette mesure imposée en octobre 2013 a engendré des économies de 34 millions de dollars en seulement six mois. On s’attend à ce que les gains pour la première année se situent entre 61 millions et 73 millions.Les IPP comptent parmi les dix médicaments les plus prescrits au Québec. Entre le 1er octobre 2011 et le 30 septembre 2012, 681 644 assurés du régime public avaient obtenu une ordonnance d’IPP.Devant les coûts énormes engendrés par ce médicament et les écarts de prix importants, le ministère de la Santé avait demandé à l’Institut national d’excellente en santé et en services sociaux (INESSS) de produire un avis sur les IPP afin d’en assurer un usage plus efficient.Une recension ciblée des écrits scientifiques et une consultation d’experts ont amené l’INESSS à conclure qu’il n’y a pas de différence cliniquement importante entre les IPP à dose habituelle pour le traitement de plusieurs affections. Un changement d’IPP ne devrait donc pas avoir de conséquence sur la santé des individus. L’INESSS avait produit son avis en mars 2013.Prix maximalÀ l’automne 2013, le MSSS a suivi les recommandations de l’INESSS et modifié les règles de remboursements des IPP dans le cadre du régime public d’assurance médicaments afin d’obliger le recours aux versions moins coûteuses et aussi efficaces de ce médicament. Les économies attendues s’étaient de l’ordre de 70 à 90 millions annuellement.La mesure visait le remboursement des IPP génériques de quatre dénominations communes: le lansoprazole, l’oméprazole, le pantoprazole et le rabéprazole. Depuis le 1er octobre 2013, le montant unitaire maximal remboursable a été fixé au prix de l’IPP générique de la quatrième dénomination la moins chère, soit les versions génériques de l’oméprazole à 0,55$ par comprimé.En janvier 2013, le secteur des IPP avait déjà été touché par l’abolition de la « règle de 15 ans ». Ce geste avait eu un impact important sur le Nexium, un IPP dont le volume de facturation était élevé. La disparition de cette protection de 15 ans avait alors entraîné une première baisse du prix des IPP.Diminution des coûtsSelon les calculs de l’INESSS, l’imposition de ces deux mesures a permis de faire passer le coût total mensuel des remboursements des IPP de 16,5 millions en janvier 2012 à 8,9 millions en mars 2014. Les économies moyennes mensuelles de Nexium et de Prevacid FasTab s’élèvent pour leur part à 6,9 millions depuis le 1er octobre 2013.La somme des coûts des médicaments de la classe des IPP après six mois d’application de la mesure (d’octobre 2013 à mars 2014) a été comparée par les chercheurs de l’INESSS à celle des six mois correspondants de l’année précédente (octobre 2012 à mars 2013). Pour cette période, ce montant est passé de 88,3 millions à 53,9 millions, soit une économie nette réelle de 34,4 millions. Les économies annuelles nettes devraient varier de 61 millions à 73 millions.Ces gains ne s’expliquent pas seulement par les économies qui résultent de l’application de la mesure touchant les IPP. Cet aspect compte pour 70 % (24,1 nillions). Les autres 30 % sont attribuables à l’abolition de la « règle de 15 ans » et à la baisse de prix de certains IPP (10,3 millions). Un fabricant a en effet diminué le prix de ses produits lors de l’annonce de la mesure en mars 2013.Ces économies importantes de près de 35 millions ont été réalisées en dépit du fait que le nombre d’ordonnances d’IPP ait augmenté de 7,4 % entre les deux périodes, alors que les estimations de l’avis de l’INESSS prévoyaient une stabilité de ce type de médicaments.« Ces données nous permettent d’affirmer que les modifications dans les habitudes de prescription des médecins traitants, associées à la substitution thérapeutique effectuée par les pharmaciens grâce à la mise en place d’une ordonnance collective lors de l’entrée en vigueur de la mesure, ont permis un transfert d’une majorité des patients dont l’état nécessite l’usage d’un IPP vers des molécules à plus faible coût », conclut l’INESSS.Lire la suite du dossier

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