Institut de cardiologie et de pneumologie de Québec: Implantation du premier stimulateur cardiaque compatible avec l’IRM

Un nouveau cardiostimulateur permettra désormais aux patients qui le recevront de subir une exploration par résonance magnétique, un examen qui s’avère très risqué pour les gens qui disposent d’un stimulateur cardiaque conventionnel.Deux cardiologues électrophysiologistes de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ), le chef du département de cardiologie, le Dr François Philippon, et le chef du service d’électrophysiologie, le Dr Gilles O’Hara, ont procédé avec succès, au début de février, à l’implantation des nouveaux stimulateurs SureScan de Medtronic, dotés d’une électrode adaptée et permettant de réaliser sans danger une imagerie par résonance magnétique.L’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec a été le premier établissement d’Amérique du Nord à implanter ce nouveau système, approuvé par Santé Canada le 18 janvier dernier, mais toujours pas autorisé aux États-Unis. Trois patients l’ont reçu à ce jour à l’IUCPQ et, dans l’avenir, il sera installé prioritairement chez des patients qui seront susceptibles d’avoir besoin d’une imagerie par résonance magnétique.Les risques pour les patientsPour la plupart des patients porteurs d’un stimulateur cardiaque de l’ancienne génération, les examens par IRM présentent plusieurs risques majeurs. Ils peuvent provoquer une surdétection des interférences et un arrêt de la stimulation cardiaque. Ils sont également susceptibles d’entraîner une stimulation asynchrone et une induction d’arythmies, un échauffement en bout de sonde et une perte de captage, un dysfonctionnement ou un bris du cardiostimulateur, voire une perforation cardiaque.Pour toutes ces raisons, les examens IRM chez les porteurs de stimulateurs cardiaques sont rares. S’ils doivent être réalisés, c’est avec les plus grandes précautions.Nouveau stimulateurAvec ce nouveau stimulateur Sure- Scan, muni de la sonde appropriée, les patients pourront bénéficier de tous les avantages de la technologie par résonance magnétique, et en toute sécurité, soulignent les Drs Philippon et O’Hara.« La technologie a permis de modifier les composantes internes du boîtier et de l’électrode afin que l’induction du champ magnétique au moyen de la résonance n’atteigne pas l’intérieur du stimulateur, comme cela pouvait se produire autrefois, explique le Dr Philippon. C’est une avancée technologique majeure. »Certaines conditions doivent toutefois être remplies par les porteurs. Les patients ne doivent pas posséder une autre sonde, déjà installée ou abandonnée, qui serait incompatible avec la résonance magnétique. Il doit s’agir d’une première installation ou d’une installation réalisée chez un individu qui ne présente pas d’autre contre-indication à l’IRM.Le fonctionnement est simple lors de la résonance. Un bouton on/off est fermé et réactivé, et l’appareil est reprogrammé à la fin de l’examen. Si on la compare aux systèmes courants, indiquent les Drs Philippon et O’Hara, la nouvelle sonde est plus rigide et une partie du diamètre est un peu plus grosse pour contourner le problème de l’induction électrique. La durée d’implantation reste toutefois la même, environ 45 minutes, et son coût est semblable à celui des appareils conventionnels, soit environ 5000 $.Chaque année, près de 600 cardiostimulateurs sont installés à l’IUCPQ. Les Drs Philippon et O’Hara estiment que la première année, 15 % à 20 % des patients qui recevront un stimulateur cardiaque bénéficieront de cette nouvelle technologie compatible avec l’IRM. Cette innovation s’avère extrêmement importante pour les personnes qui prennent de l’âge et doivent recevoir un cardiostimulateur, car la probabilité d’avoir recours à l’IRM double après 65 ans.

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