Informatisation des GMF: La pression doit venir de la base !

Ça y est ! Le vérificateur général du Québec vient de donner raison aux détracteurs du DSQ, du moins « sous sa forme définie à l’origine ». Le ministère sous la gouverne du Dr Bolduc bouge dans la bonne direction. « Le ministère a changé de stratégie pour permettre, avec des outils informatiques différents, le partage d’information entre des sites d’une même région d’abord, reportant par le fait même l’interopérabilité provinciale. » Ce changement de cap va enfin permettre aux quelques médecins qui ont porté à bout de bras l’informatisation dans leurs milieux de terminer leur travail et à ceux qui attendaient le moment pour informatiser les dossiers patients de passer à l’action. Pourront-ils maintenant compter sur le soutien de leurs agences et de leurs TCR ? Pourront-ils compter aussi sur l’appui de leurs collègues ?...Cette nouvelle orientation venant du Dr Bolduc n’est pas une surprise. Notre ministre de la santé, il n’y a pas si longtemps, œuvrait directement sur le terrain en tant que médecin de famille, en première ligne et en région. Il sait bien de quoi les médecins ont besoin sur le plan informatique pour travailler. Il connaît bien aussi l’Abitibi pour y avoir débuté sa pratique au début des années 1980. Or, pour une région comme l’Abitibi-Témiscamingue où 94 % des soins de santé de la population sont dispensés localement, l’approche « centralisatrice » d’Inforoute santé du Canada, une des principales sources de financement du DSQ, ne tient pas la route.En 2010, le GMF Rouyn-Noranda a déployé une solution informatique virtuelle qui a permis de relier les six sites physiques faisant partie du GMF. Nous avons aussi soutenu financièrement le déploiement de la même solution dans les autres GMF de la région, convaincus des avantages pour notre population de pouvoir compter sur l’utilisation éventuelle d’un même DMÉ par l’ensemble de nos professionnels de la santé, dans une perspective de pratique collaborative. En procédant ainsi, nous croyons qu’il sera plus facile de gérer le changement que cela implique tout en réalisant des économies d’échelle. Une telle approche pour qu’elle donne des résultats nécessitera par ailleurs l’adhésion des médecins, ce qui sera un défi de taille !Les milieux qui sont parvenus à déployer un DMÉ au Québec l’ont fait grâce au travail de médecins « missionnaires », les Jean-François Rancourt et les Éric Paradis de ce monde, alors que je les ai souvent entendu qualifiés de « délinquants » par des professionnels qui ont appuyé le développement de l’informatique dans le réseau de la santé principalement pour des fins… administratives. La table est maintenant mise pour que l’ensemble de la communauté médicale se serre les coudes et vienne prêter main forte à ces médecins qui ont tracé la voie pour nous.Or, il ne suffira plus de dénigrer le DSQ maintenant que la porte s’ouvre pour que nous puissions nous organiser là où nous exerçons. Le succès remporté par les médecins albertains dans l’utilisation des DMÉ ne repose pas que sur l’application du modèle de Shortell (systèmes d’information efficace, lignes directrices et incitatifs), mais aussi sur l’adhésion des médecins aux solutions informatiques déployées. Saurons-nous nous serrer les coudes ou regarderons-nous encore une fois le train passer ? Saurons-nous mettre nos CSSS dans le coup ? Si la pression vient de la base, nous ne devrions plus avoir à rougir face aux succès remportés par nos collègues de l’Ouest et d’un peu partout ailleurs sur la planète…Dr François VaillancourtMédecin responsable du GMF Rouyn-NorandaRouyn-Noranda

Informatisation des GMF: La pression doit venir de la base !

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