Hypoglycémie: les soins d’urgence varient

La prise en charge et les résultats des patients diabétiques qui se présentent aux services d’urgence avec de l’hypoglycémie varient grandement d’un établissement à l’autre. Une étude multicentrique menée au Canada souligne la nécessité d’un processus de prise en charge normalisé.Le Dr Brian Rowe, de l’Université de l’Alberta, et ses collègues, ont procédé à une vérification rétrospective de dossiers provenant de 11 services d’urgence situés dans cinq provinces canadiennes, sur une période de trois ans. Les chercheurs ont examiné les dossiers de 1 039 patients diabétiques âgés de 17 ans et plus, dont 33 % étaient recensés de type 1, et les autres de type 2. Les patients atteints de diabète de type 2 étaient nettement plus âgés, avaient plus de maladies chroniques, et prenaient plus de médicaments.La plupart des patients étaient arrivés en ambulance, et les scores de triage indiquaient des symptômes graves dans 39 % des cas. La prestation de soins pendant le transport préalable à l’hospitalisation était courante et comprenait des injections intraveineuses de glucose (38,5 %) et de glucagon (40,1 %). Au service d’urgence, les traitements comprenaient l’administration de glucose par voie orale (76,8 %), par intraveineuse (29,6 %) et par perfusion continue (27,7 %). Les tests diagnostiques (81,9 %) étaient répartis en électrocardiogrammes (51,9 %), radiographies pulmonaires (37,5 %) et tomographies informatisées de la tête (14,5 %).Environ 74 % des patients ont obtenu un congé, et la majorité des patients qui ont dû être hospitalisés souffraient de diabète de type 2 (30,3 % par rapport à 8,8 %). Les instructions de congé n’ont été documentées que pour 55,5 % des patients, et seulement 20 % des patients traités ont été adressés à des services spécialisés en diabète.Le Dr Rowe explique qu’il est difficile d’établir un processus standard parce qu’il faut évaluer rigoureusement la cause de l’hypoglycémie pour chaque patient. Il souligne en effet que plusieurs facteurs, tels que d’autres maladies, un changement de régime alimentaire ou la modification du traitement médicamenteux, peuvent déclencher l’hypoglycémie.«Le trouble est aigu et facilement réversible dans la plupart des cas, de sorte que l’administration de glucagon et de suppléments de glucose par intraveineuse et/ou par voie orale a déjà été pratiquée avant l’arrivée des patients aux urgences», a précisé le Dr Rowe dans une entrevue par courriel. «Cela complique considérablement la recherche.»Cependant, le Dr Rowe et ses collègues estiment que les similitudes entre les profils de patients diabétiques de type 1 et de type 2 pourraient servir de base à l’élaboration de protocoles standardisés de prise en charge des patients hypoglycémiques, destinés à l’usage des fournisseurs de soins préhospitaliers et au personnel des services d’urgence.«Je pense que la meilleure solution serait l’accès à une clinique du diabète dotée d’une équipe interprofessionnelle capable d’évaluer le rétablissement des patients et d’examiner leurs médicaments, a-t-il ajouté. En Alberta, par exemple, il est difficile d’obtenir l’accès à ces services et les omnipraticiens sont souvent débordés. De plus, l’éducation au diabète exige un renforcement et des rappels pour beaucoup de gens.»L’étude a été publiée en ligne dans le Canadian Journal of Diabetes (28 août 2014).

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