Hôpital Laval: «Avec les IPS, les patients sont mieux traités qu'ils ne l'étaient uniquement avec les médecins»- Dr François Dagenais

Chirurgien cardiaque à l’Institut de cardiologie de Québec, le Dr François Dagenais ne tarit pas d’éloges vis-à-vis de la contribution et du rôle-clé joué par les quatre infirmières praticiennes spécialisées (IPS) de l’établissement auprès des patients en chirurgie cardiaque à l’étage.Le chirurgien cardiaque François Dagenais et deux IPS en cardiologie de l’Hôpital Laval, Julie-Anne Boutin et Geneviève Boily. Ces IPS s’occupent de la prise en charge, du suivi médical quotidien de cette clientèle, du soutien psychologique et de la prévention primaire. Elles chapeautent également des réunions hebdomadaires avec d’autres professionnels pour discuter du cas de chaque patient. Ce sont toutes des tâches auxquelles les chirurgiens cardiaques avaient peu de temps à consacrer. Patients et médecins y ont donc gagné.Lors de sa formation aux États-Unis, le Dr Dagenais avait travaillé avec des physician assistants et il avait pu réaliser à quel point elles jouaient un rôle important auprès des médecins et des patients, et jusqu’où pouvait aller leur niveau de connaissances. Il voyait donc l’arrivée de ces infirmières au Québec d’un très bon œil et était très ouvert à l’idée de leur confier des responsabilités cliniques importantes. Ces IPS font notamment la prescription et l’ajustement des médicaments.« Ici, à l’Hôpital Laval, on voyait la nécessité d’avoir un meilleur suivi des patients à l’étage, explique-t-il. La clientèle s’alourdissait beaucoup. Il y avait un besoin d’aide. Je crois qu’avec les infirmières praticiennes spécialisées, les patients sont maintenant mieux traités qu’ils ne l’étaient seulement avec les médecins. Sur le plan médical, l’interaction avec les médecins consultants amène une prise en charge plus rapide des patients et une meilleure continuité. C’est ma perception. Je pense qu’elles ont fait la preuve que leur rôle est essentiel. »Comme toutes les IPS, celles de l’Hôpital Laval ont dû surmonter des barrières et vaincre des résistances dans le milieu médical. Des lettres ont dû être envoyées aux médecins consultants pour leur expliquer leur rôle et leurs fonctions cliniques. Elles ont dû prouver leurs compétences et leur valeur dans un cadre fixé à la fois par leur ordre, le Collège des médecins et le CMDP tout en adoptant un rôle qui n’existait pas au Québec. Aux yeux du Dr Dagenais, elles ont démontré à quel point leur contribution était importante.« Nos attentes ont probablement été dépassées en ce qui concerne la prise en charge des patients, dit-il. L’interaction avec les médecins consultants et le corps infirmier a aussi constitué tout un ajout pour nous. Nous ne pensions pas que nous aurions un bénéfice supplémentaire aussi grand. Je pense que la présence des IPS représente un atout majeur et qu’on doit en faire la promotion. »Après trois ans de pratique, leur rôle, leur fonction ou leur nécessité sont bien établis. Sur le plan administratif ainsi que sur celui des chirurgiens, des médecins consultants et des soins infirmiers, tout le monde réalise les bienfaits des IPS, souligne le Dr Dagenais.« Selon moi, il reste deux choses à faire, conclut-il. La première, c’est d’optimiser le rendement de l’infirmière praticienne spécialisée. La deuxième, c’est d’assurer leur autonomie professionnelle, entre autres par la recherche et l’enseignement. »

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