Hausse de 75 étudiants en trois ans : Ce sera très difficile, disent les facultés

Les quatre facultés de médecine du Québec se sont vu demander par le ministère de la Santé et de l’Éducation d’accueillir 75 étudiants supplémentaires d’ici trois ans. Cette nouvelle hausse portera à 900 le nombre d’entrées annuelles en médecine au Québec d’ici 2011, soit presque le double des admissions d’il y a 20 ans.Les facultés se sont montrées ouvertes aux discussions même si elles se croyaient à la limite de leurs capacités de formation, mais elles ont prévenu le gouvernement qu’il y aurait un prix financier à payer pour y parvenir.Le doyen de la faculté de médecine de l’Université Laval, le Dr Pierre J. Durand.«Ces augmentations seront difficiles à satisfaire, admet le président de la conférence des doyens des facultés du Québec, le Dr Pierre J. Durand, de l’Université Laval. Notre premier cri du cœur a été de dire : Nous ne sommes plus capables de faire plus. Nous avons livré le maximum avec les ressources dont nous disposions. Les étudiants nous disent que la qualité de l’enseignement est menacée avec les grosses cohortes actuelles. »Ces 75 nouveaux étudiants représentent un peu moins d’une vingtaine d’individus par faculté sur trois ans, mais ils viendront peser très lourd sur le système parce que les milieux de formation physique et humains ont déjà atteint la limite de leurs capacités. En outre, les exigences de formation en médecine n’ont jamais été aussi élevées.Capables de le faireEn procédant à une analyse fine de la situation, les membres du comité en sont finalement venus à la conclusion que les facultés seront capables de remplir cette nouvelle commande si tout le monde apporte sa contribution, gouvernement compris.« Il faudra que nous travaillions ensemble si nous voulons fournir à nos étudiants des milieux de formation adéquats en termes d’exposition aux malades, d’effectifs médicaux pour les encadrer et de locaux pour réaliser cet enseignement. C’est un très gros défi et nous avons prévenu le gouvernement que ça va coûter très cher. Nous sommes en train de procéder aux analyses de coûts. »Identification des problèmesUn comité de travail a été mis sur pied réunissant les facultés, le ministère de la Santé et celui de l’Éducation afin d’identifier faculté par faculté les ressources dont elles auront besoin pour réussir à admettre plus d’étudiants. Ce travail, dit le Dr Durand, se fait dans un esprit de collaboration étroit.« On sent que les représentants du gouvernement comprennent que les facultés ne sont plus capables de prendre plus d’étudiants sans que des ressources pertinentes soient ajoutées aux bons endroits, tant sur les campus que dans les milieux de formation. Déjà, certaines d’entre elles n’arrivent plus à trouver des milieux de stage suffisants pour la formation clinique. »Deux zones principales de difficultés ont été cernées. Certaines sont liées aux infrastructures sur les campus. Dans certaines facultés, les amphithéâtres ne suffisent plus à accueillir tous les étudiants. Il faudra les agrandir, ce qui ne se fait pas du jour au lendemain.Plus compliqués sont les problèmes de ressources professorales, explique le Dr Durand. Tôt ou tard se pose le problème des effectifs médicaux enseignants universitaires. Dans certains spécialités en pénurie, comme en pédiatrie et en obstétrique, il faudrait plus de médecins pour former les étudiants.Choix difficilesLes facultés sont les premières à faire remarquer que, pour former autant d’étudiants, il faudra déplacer des effectifs de secteurs où il y a menace de rupture de services pour les orienter un peu plus vers la formation. C’est un choix à la fois clinique, sociétal et universitaire qui sera difficile à faire.À lire aussi:900 admissions en 2011 : Une hausse substantielle pour combler les besoins et les départs à la retraite

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