GMF: une nouvelle formule allégée est à l'étude

La première grande réforme des Groupes de médecine familiale (GMF) est en marche. Afin de favoriser la formation de nouveaux groupes, le ministre de la Santé, le Dr Réjean Hébert, a entrepris de revoir le modèle de base, qui n’a pas été modifié depuis l’apparition des GMF il y a onze ans.À sa demande, ses fonctionnaires ont élaboré une formule plus souple, qui permettrait à des médecins d’obtenir l’agrément à partir de 6000 inscriptions, plutôt que 9000 ou 15 000 comme c’est le cas actuellement.Depuis 2002, le concept des GMF a subi quelques ajustements, qui ont notamment permis la mise en place d’un GMF allégé, agréé à partir de 9000 inscriptions, mais le cadre lui-même n’a jamais été revu en profondeur. La Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) a souvent dénoncé la rigidité du modèle original, qui n’était pas adapté à certains milieux, et réclame une révision majeure depuis plusieurs années.Le ministre Hébert a décidé de consulter les différents acteurs impliqués dans les GMF – agences de la santé, CSSS et FMOQ – avant d’accoucher du futur cadre de gestion. Le nouveau canevas a déjà été soumis pour consultation à ces différentes instances ou le sera sous peu.«Rien n’est encore coulé dans le béton, tout est en processus», a affirmé l’attachée de presse du ministre.Tous les aspects du fonctionnement d’un GMF sont analysés à l’occasion de cette consultation: le nombre de patients inscrits, les heures et les journées de fonctionnement, les obligations des groupes, les ressources fournies, les pénalités en cas de non-respect des contrats, etc. Les rôles de chacun des partenaires seront aussi balisés et précisés. Dans le futur, les responsabilités du ministère, des agences, des CSSS et des groupes eux-mêmes seront clairement définies.Nouveau souffleAu cabinet du ministre, on assure que le Dr Hébert reconnaît la pertinence et le succès du modèle GMF et qu’il ne le remet pas en question. Il veut toutefois redonner aux groupes un nouveau souffle car la formule stagne et les nouveaux adhérents se font de plus en plus rares.Le nombre de groupes en activité à travers le Québec s’élevait à 250 le 15 juin 2013. Lors de la création des premiers GMF en 2002, le ministère en avait prévu 300 pour 2005. Onze ans plus tard, cet objectif n’a pas encore été atteint.Un autre facteur incite le Dr Hébert à revoir la formule actuelle. Il a été scandalisé d’apprendre que la proportion de GMF agréés à ce jour ne respectant pas les termes de leur contrat en matière d’inscriptions ou d’heures de fonctionnement s’élèverait à 40% et que les contrevenants ne recevaient aucune sanction. Il veut changer les règles pour s’assurer que tous les groupes agréés respectent leurs engagements et obligations.Modèle à l’étudeL’élément le plus marquant dans le modèle à l’étude est la diminution marquée du nombre de patients inscrits requis pour obtenir l’agrément.En abaissant ce nombre à 6000, le ministère ouvrirait la porte à de nombreux petits groupes de médecins intéressés par la formule GMF mais incapables de réunir 15 000, voire 9000 patients. Les ressources et les obligations de ces petits GMF seraient établies de façon proportionnelle à leur taille.La FMOQ satisfaiteLa FMOQ n’a pas encore été consultée, mais elle s’est dite satisfaite du processus de révision qui est en cours.«Ça fait des années qu’on réclame ce nouveau cadre de GMF, a commenté le président de la Fédération, le Dr Louis Godin. Avec des balises et des règles du jeu claires, tu ne te retrouverais pas avec toutes sortes de situations et d’ententes à géométrie variable d’une région à l’autre, [créant parfois] des iniquités entre médecins parce qu’on ne demandait pas la même chose à un groupe par rapport à un autre qui était situé à proximité.»«Il est grand temps qu’on fasse cet exercice après dix ans, a-t-il déclaré. On sait ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire. Jusqu’où le ministre voudra-t-il aller et nous écouter? C’est ce que nous verrons au cours des prochaines semaines.»

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