Perméabilité de l'artère cubitale: quand le téléphone intelligent surpasse l'examen physique

Ottawa - Selon un essai randomisé publié dans le Journal de l'Association médicale canadienne (JAMC), une application de téléphone intelligent utilisant la fonction caméra s'est révélée plus précise que l'examen physique traditionnel pour évaluer le flux sanguin dans une artère du poignet chez les patients devant subir une angiographie coronarienne.Ces résultats soulignent le potentiel des applications de téléphone intelligent pour aider les médecins à prendre des décisions au chevet du patient. «En raison de la disponibilité généralisée des téléphones intelligents, ils sont de plus en plus utilisés comme outils diagnostiques en milieu clinique, et ce, à un coût minime, voire nul», constate le Dr Benjamin Hibbert de l'Institut de cardiologie de l'Université d'Ottawa. «Par exemple, les appareils photo intégrés avec des logiciels dédiés ou des photodiodes qui utilisent des diodes électroluminescentes à infrarouges peuvent transformer les téléphones intelligents en pléthysmographes fonctionnels [instruments qui mesurent les fluctuations du débit sanguin].»Dans cette étude, les chercheurs ont comparé une application de monitorage de la fréquence cardiaque (application Instant Heart Rate version 4.5.0 sur un iPhone 4S) avec le test d'Allen modifié (compression manuelle des artères radiale et cubitale suivie du relâchement de cette dernière, et évaluation de la coloration palmaire). Un total de 438 participants ont été divisés en deux groupes : on s'est servi de l'application pour le premier, et de l'examen physique de référence (test d'Allen) pour le second. La précision du diagnostic pour évaluer la perméabilité de l'artère radiale ou cubitale dans le poignet a atteint 94% avec l'application contre 84% avec le test d'Allen.«Cette étude montre qu'une application peut surpasser la norme de soins actuelle et fournir un rendement diagnostique accru dans la pratique clinique», écrit le Dr Hibbert.«Toutefois, même s'ils ne sont pas conçus comme des dispositifs médicaux, [lorsque les téléphones intelligents et les applications commencent à être utilisés cliniquement], il est important qu'ils soient évalués de manière aussi rigoureuse que tous les traitements et tests diagnostiques», préconise l'auteur principal de l'étude, le Dr Pietro Di Santo. «Lorsque nous avons conçu iRadialstudy, nous voulions que la technologie soit conforme aux normes scientifiques les plus strictes afin de garantir que les données soutenant son utilisation soient aussi robustes que possible.»«Bien que cette application ne soit pas homologuée pour une utilisation clinique par un organisme de réglementation, notre étude souligne le potentiel des diagnostics établis via des smartphones pour faciliter la prise de décision clinique au chevet du patient», conclut le Dr Hibbert.Les professionnels de la santé et les instances de réglementation devraient progressivement faire face aux défis liés à l'introduction des solutions de santé mobile dans la pratique afin de maximiser leurs bénéfices, croit le Dr Kumanan Wilson, de l'Hôpital d'Ottawa et de l'Université d'Ottawa.«Considérées comme une nouvelle révolution industrielle, les technologies numériques seront à la fois déstabilisantes et transformatrices», écrit-il. «L'affinage constant des technologies, comme l'intelligence artificielle, la réalité virtuelle et les blockchains, élargira encore les possibilités de la santé mobile à la fois dans les diagnostics et les traitements.»Photoplethysmography using a smartphone application for assessment of ulnar artery patency: a randomized clinical trial, JAMC, publié le 3 avril 2018.

Perméabilité de l'artère cubitale: quand le téléphone intelligent surpasse l'examen physique

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