Le Rassemblement québécois contre l’euthanasie craint un élargissement des conditions d'admissibilité

Si le projet de loi 52 est adopté, le cadre règlementaire fixant les conditions d’admissibilité à l’euthanasie s’élargira au fil des années, comme c'est le cas en Belgique et en Hollande, anticipe le Rassemblement québécois contre l’euthanasie.Dans le bref, mais très sévère, mémoire qu’ils ont présenté devant les élus et la ministre responsable du dossier Mourir dans la dignité, Mme Véronique Hivon, le président de ce regroupement, l’urgentologue Claude Morin, et son collègue Marc Bergeron, hémato-oncologue, se sont élevés fermement contre l’euthanasie, qu’elle prenne la forme d’aide médicale à mourir ou de sédation palliative terminale avec intention d’abréger la vie.«L’euthanasie n’est pas un soin et ne sera jamais un soin», ont souligné les deux opposants, reprenant un slogan utilisé lors de la grande manifestation instiguée par le groupe le 18 mai dernier, à Québec.Le Rassemblement estime que le projet de loi 52 est illégitime car il fait fi des recommandations des experts et des groupes variés qui se sont majoritairement prononcés contre l’ouverture à l’euthanasie, lors de la commission parlementaire tenue le printemps dernier.Le mouvement affirme que la population est très mal informée sur des enjeux aussi complexes. Selon lui, des états généraux, voire un référendum national, auraient dû être enclenchés pour éclairer à fond les citoyens.Il juge aussi que le projet de loi est anti-démocratique, car il contourne «outrageusement» le Code criminel canadien qui interdit formellement l’homicide, l’euthanasie et le suicide assisté.Enfin, il estime qu’il est inutile car avec de bonnes équipes de soins palliatifs, il est possible de prendre soin et de traiter toute douleur physique ou psychologique ou de toute autre nature.Ouverture dangereuseLe Rassemblement croit que l’ouverture à l’euthanasie est extrêmement dangereuse pour la santé et la sécurité de tous les citoyens du Québec, surtout les plus vulnérables comme les personnes âgées, isolées ou ayant des troubles cognitifs ou encore les malades atteints de troubles psychiatriques.Il craint aussi que les conditions d’admissibilité à l’euthanasie s’élargissent à l'avenir. «À preuve, écrit-il, des groupes ont déjà recommandé à cette commission d’inclure les malades atteints de démence.»Echec lamentableSelon les Drs Morin et Bergeron, «le projet de loi 52 est un échec lamentable et pernicieux pour la sécurité de tous les patients, ajoutent-ils. Avec le vieillissement accéléré de la population (20% des gens auront plus de 65 ans vers 2020), nous allons assister impuissants à une hécatombe que nous aurons créée nous-mêmes.»«Des soins palliatifs disponibles à tous les Québécois, donnés par des personnes compétentes, voilà ce dont nous avons besoin immédiatement pour contrer la souffrance de nos concitoyens», concluent-ils en réclamant que le projet de loi 52 soit tabletté.

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