Dubé dit non à l'arbitrage, qui pourrait coûter jusqu'à 1,8 milliard$

Le gouvernement caquiste dit non à l'arbitrage réclamé par la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ): le ministre de la Santé, Christian Dubé, soutient que cela pourrait coûter jusqu'à 1,8 milliard$ supplémentaires en rémunération.Avant de se rendre à la séance du conseil des ministres mercredi en fin de matinée, François Legault est revenu sur sa menace de loi spéciale en évoquant des pénalités contre les médecins, mais sans parler d'échéancier.«Assez, c'est assez», a-t-il conclu en mêlée de presse, en reprochant aux deux fédérations médicales, qui sont actuellement en moyens de pression, d'avoir refusé de négocier l'été dernier. Mais son ministre a voulu montrer des signes d'ouverture dans la négociation et a tempéré la menace de sanctions. «On n'est pas rendu là, ça se fait par étapes», a dit M. Dubé, lui qui vise justement à faire adopter son projet de loi 106, qui lierait 15% de la rémunération des médecins à l'atteinte d'objectifs de performance. À lire aussi: Négociations avec les médecins: Dubé prêt à mettre de l’eau dans son vinOpposée au projet de loi 106, la FMOQ a déposé une requête devant un tribunal vendredi pour demander un arbitrage indépendant dans le litige qui perdure avec le gouvernement.En mêlée de presse mercredi, M. Dubé a dit que la situation du Québec se compare «difficilement» avec celle des autres provinces. Dans ces provinces, l'arbitrage avec les médecins a amené une hausse de la rémunération de 17% à 20%, en raison d'un rattrapage qui était nécessaire - rattrapage qui ne serait pas nécessaire au Québec, soutient M. Dubé.Sur une masse salariale de 9 milliards$ par an accordée aux médecins au Québec, cela équivaudrait donc à une hausse de 1,8 milliard$, a-t-il estimé. «Les Québécois n'ont pas les moyens d'accorder une augmentation de rémunération de 1,8 milliard$ aux médecins», a plaidé le ministre. Lui et sa collègue Martine Biron à l'Enseignement supérieur ont néanmoins imploré les fédérations de médecins de revenir à la table de négociations. Les membres de la Fédération des médecins spécialistes (FMSQ) y vont de représailles musclées actuellement. Ils ont cessé d'enseigner aux étudiants en médecine. Au moins 1700 étudiants à l'externat attendent de compléter leur stage pour passer à l'étape de la résidence, et c'est à la résidence qu'ils peuvent soigner des patients, a déploré M. Dubé.«Ça plombe le parcours de milliers de jeunes qui sont en médecine», a argué Mme Biron. M. Dubé argue qu'il a fait preuve de «beaucoup d'ouverture» dans les pourparlers en faisant des concessions. À consulter: Québec fait une nouvelle offre aux médecins spécialistesIl a énuméré notamment les aménagements pour les médecins plus âgés et proches de la retraite, ou encore pour les régions.Il est aussi prêt à être plus souple sur le pouvoir réglementaire que lui octroie l'article 8 de son projet de loi. La présidente du Conseil du trésor, France Élaine Duranceau, qui gère les négociations, a eu des rencontres cette semaine avec les deux fédérations, a précisé M. Dubé.

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