Drs Michelle Forcier et Louis Laplante: Solidaires, en amour comme en pratique

DOSSIER | Quand exercer devient une affaire de famille Par Mathieu Ste-Marie S’il y a bien une chose que l’on peut dire de la Dre Michelle Forcier et du Dr Louis Laplante, c’est qu’ils sont inséparables. En couple depuis le début de leurs études en médecine à l’Université de Montréal, en 2015, ils ont fait leur résidence dans une clinique de Cowansville, et ils exercent depuis quelques mois au même cabinet. Cet été, alors qu’ils cherchaient un lieu pour amorcer leur carrière, les jeunes médecins sont tombés sous le charme de la Coopérative de santé de la MRC d’Acton, à Acton Vale. «Ce n’était pas une obligation que l’on soit à la même clinique, mais nous voulions au moins être proches géographiquement. Lorsque nous avons vu qu’il y avait deux places à la coopérative, nous avons sauté sur l’occasion», souligne le natif de Granby. D’autant que la clinique est «très proche de la communauté», précise-t-il, un aspect auquel le couple accorde beaucoup d’importance. C’est sans doute en partie grâce à l’influence positive exercée par le père de Louis Laplante, qui est médecin médecin de famille à l’urgence de l’Hôpital de Granby. «J’ai vu mon père très heureux, très comblé dans son travail. Il m’a toujours dit que c’était la plus belle job au monde», se souvient-il. Ainsi, la mauvaise presse entourant la médecine de famille ces dernières années n’a pas eu d’impact sur lui. «D’année en année, les étudiants boudent la médecine de famille, car c’est moins payant, les médias en parlent souvent négativement et il y a de la pression du gouvernement pour prendre plus de patients. Les étudiants choisissent les spécialités. Moi, j’avais un autre côté de la médaille grâce à mon père. Je savais que c’est un travail super valorisant et que je pouvais avoir une belle qualité de vie. Ça m’intéressait de suivre les patients de la naissance jusqu’à la vieillesse.» Le modèle de son beau-père a aussi inspiré la Dre Michelle Forcier au moment de choisir sa spécialité médicale. «J’aime être capable de répondre à tous les problèmes des patients de l’orteil jusqu’à leurs cheveux, illustre-t-elle. Comme médecin de famille, nous sommes capables d’aborder la plupart des problèmes.» Attention à la comparaison Si les deux jeunes médecins voient beaucoup d’avantages à avoir réalisé leur parcours en duo, ils savent qu’ils doivent éviter certains pièges. Notamment veiller à ne pas trop parler du travail à la maison. «J’ai plus tendance à parler de médecine à l’extérieur de mon travail, concède la Dre Forcier, mais si Louis veut parler d’autres choses, il me le dit.» Par ailleurs, «il Il faut faire attention pour ne pas trop se comparer, note-t-elle. Par exemple, c’est facile de dire : “Moi j’aurais traité le patient d’une autre façon, j’aurais fait telle chose”. Toutefois, je dois dire que l’on se comparait plus durant nos études. Nous avions toujours l’impression que l’un était plus préparé que l’autre aux examens.» «Comme nous avons le même niveau de connaissances, l’un peut dire à l’autre ce qu’il aurait fait de différent et exprimer son désaccord. Cela peut être confrontant, renchérit son conjoint. Avec le temps, on se rend compte que l’on voit les choses différemment.» Néanmoins, les discussions sur le travail peuvent souvent être enrichissantes. «Elles nous permettent d’avoir une perspective différente et d’améliorer notre pratique.» À force d’être ensemble, ils finissent par ne plus avoir de secret l’un pour l'autre. «Quand elle raconte une histoire à ses amis ou à sa famille, c’est souvent la deuxième ou troisième fois que je l’entends, donc je décroche un peu!» plaisante le Dr Laplante.

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