Dr Survivaliste

«Si vous ne pouviez choisir que cinq médicaments à emporter, lesquels prendriez-vous?», m'a demandé un professeur durant un cours lorsque j'étais résidente.Les autres étudiants et moi avons commencé à écrire. Lorsque le temps s'est écoulé, j'ai dit quelque chose comme: «OK, j'ai besoin d'au moins un antibiotique, la ceftriaxone, plus un autre pour l’allergie à la pénicilline. Je prends de la morphine pour la douleur. De l'ondansétron pour les nausées. Et comme antiarythmique, j'ai choisi l'amiodarone.»Mes camarades ont ensuite marmonné quelques mots. Aucun n’avait encore été habitué à prescrire des choses, ni à improviser.À lire aussi: Opinion: Lettre d’une profession au bord de la ruptureAujourd'hui, je repense à cette question et elle me semble moins théorique. Les liquides intraveineux sont-ils considérés comme des médicaments? Si c'est le cas, je devrais faire de la place pour au moins l'un d'entre eux. C'est probablement ce que je donne le plus souvent. Qu'en est-il du WinRho? Vais-je laisser souffrir la progéniture de toutes les femmes Rh négatif? Et la vitamine K pour les nouveau-nés, du potassium, des médicaments pour la thyroïde ou du fer, qui sont si courants? L'asthme et la BPCO touchent tellement de gens que je devrais choisir au moins une pompe. Comment choisir un seul vaccin, que j'avais laissé de côté la première fois?J'ai toujours dit ouvertement que j'avais choisi la médecine en partie pour être utile en cas d'apocalypse zombie, tout en reconnaissant que nous dépendons tellement de la technologie (imagerie, pathologie, antibiotiques et autres médicaments) que je n'aiderai peut-être pas beaucoup plus qu’un simple agriculteur. Je suis mentalement préparée au pire, et je ne perdrai donc pas beaucoup de temps à courir partout en criant ou en niant la réalité. Mais j'ai vraiment besoin de mes outils.Et maintenant, la partie la plus nébuleuse de la préparation.Chère Melissa,Si le pire devait arriver, comment se préparer?Signé,Pas le 51e ÉtatLa plupart d'entre nous vit dans des environnements sûrs. Lorsque je travaille à l'hôpital et que les lumières clignotent un peu, je sais que le générateur est probablement en train de s’enclencher. J’en fais part au patient et nous poursuivons.Nous pouvons boire de l'eau directement au robinet, même si 90% d'entre nous ont été conditionnés à acheter de l'eau du robinet dans des bouteilles en plastique. La plupart d'entre nous dispose d'un sol sain à l'extérieur, où nous pourrions cultiver notre propre nourriture si nécessaire. Le soleil brille. La pluie tombe.La plupart d'entre nous a survécu à la pandémie et nous nous sommes protégés les uns les autres.Cela ne veut pas dire que nous avons eu la vie facile. Il n'est jamais facile de gérer des personnes malades, un personnel stressé et des ressources limitées. Et on ne parle que du travail. Nous sommes toujours assommés par des problèmes humains comme la maladie, la fragilité de nos parents, les besoins de nos enfants, etc.À lire aussi: Opinion: un retour en arrière n’est pas envisageableJe pense que nous voulons tous nous détendre et respirer un peu après la COVID. Oublier les problèmes. Faire comme si tout allait bien.Malheureusement, l'instabilité fonce droit sur nous.Notre principal partenaire économique a déclenché une guerre commerciale, fait de la rhétorique pour mobiliser ses troupes et envisage régulièrement d'annexer notre pays.Et si vous en parlez sur les réseaux sociaux, on vous rabroue. Hystérique/exagéré/etc.Alors je me tais. Mais je sais ce qui se trame. La Terre ne peut pas être ravagée éternellement, et au lieu de nous unir pour la préserver, on a l’air de voter contre la démocratie et de couper/brûler jusqu'au dernier arbre.Que faire maintenant?Plan A1. Choisir le Canada. Littéralement. Faites-en une priorité. Nous connaissons tous et toutes les failles de notre système, mais c'est notre système, pas celui d'un pays étranger. Votez en conséquence.2. Encouragez notre économie. J'ai toujours essayé d'acheter des produits canadiens et locaux. Il est logique de soutenir votre propre économie indépendante et de garder l'argent dans votre communauté. Si vous ne pouvez pas vous permettre de payer des prix plus élevés, je le comprends. J'ai choisi de consacrer le revenu disponible de ma famille à des produits plus coûteux qui, je l'espère, dureront des générations au lieu de générer des déchets sans fin. C'est plus facile pour nous parce que nous ne voyageons pas beaucoup, pour des raisons environnementales. Faites ce que vous pouvez. 3. Gardez le moral. Je vois des feuilles d'érable, des messages comme «Le Canada n'est pas à vendre», j'aime l’expression «elbows up» («les coudes en l'air») et les rassemblements. Continuez à le faire si cela vous interpelle.Plan BAvez-vous un plan B, si tout va mal?Comment réagiriez-vous? Au moins un médecin a mentionné un déménagement en Europe. Un autre aimait l'idée d'être hors réseau. Un collègue m'a dit de rester et de me battre. Je ne veux vraiment pas que l'argent que j'ai durement gagné aille à une oligarchie. Mais je n'ai pas la citoyenneté d'un autre pays, et il semble que la démocratie soit en péril partout.J'espère qu'il s'agit d'un espace sûr où nous pouvons parler. Et si ce n'est pas le cas, sachez au moins que, selon moi, il est logique d'envisager le pire et de planifier en conséquence. Comme nous avions l'habitude de nous le dire pendant la pandémie, «Prenez soin de vous».

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