Douleur au genou - Imagerie diagnostique guère utile dans l’évaluation initiale

L’imagerie radiographique de routine n’est guère utile pour l’examen clinique lors de l’évaluation initiale des patients de moins de 40 ans qui se présentent à une clinique de médecine du sport pour cause de douleur au genou.En fait, des chercheurs ont découvert que l’imagerie radiographique de routine ne mène que rarement à un changement dans la prise en charge clinique des patients plus jeunes.« En mettant plus l’accent sur des dépenses de soins de santé qui tiennent compte des coûts et de l’efficacité, il est possible de réaliser une économie considérable en dollars en éliminant des tests qui s’avèrent peu utiles », a dit le Dr Michael Alaia, résident en chirurgie orthopédique à l’Hôpital universitaire de New York pour les maladies articulaires. Il a présenté ses résultats au congrès annuel de l’American Academy of Orthopaedic Surgeons.Le Dr Alaia et ses collaborateurs se sont penchés sur les cas de 500 patients qui se sont présentés de façon consécutive pour la première fois au bureau d’un centre de médecine du sport en se plaignant surtout d’une douleur unilatérale au genou.« Le diagnostic différentiel de la douleur au genou est vaste et peut couvrir un large éventail de blessures aux tissus osseux et aux tissus mous, a-t-il mentionné. Bien que les radiographies habituelles de dépistage fassent très fréquemment partie du bilan initial, il n’existe que peu de rapports publiés sur le rôle des radiographies chez les patients qui se présentent dans un cabinet de consultation spécialisé en médecine du sport. »Quatre spécialistes en médecine sportive participants ont rempli un questionnaire qui demandait l’âge du patient, la durée des symptômes, la localisation de la douleur au genou, les symptômes mécaniques associés, les antécédents de traumatisme au cours des deux dernières semaines, les observations positives visibles sur de simples radiographies, si un examen au moyen de l’imagerie par résonance magnétique a été prescrit et si la prise en charge du patient a changé au vu de simples radiographies. L’âge moyen des patients était de 43 ans et 51 % étaient des hommes.Globalement, les radiographies n’ont pas mené à des changements dans la prise en charge de 72 % des patients de l’étude. Les radiographies simples n’ont pas influencé la prise en charge clinique de 97,3 % des patients de moins de 40 ans. Toutefois, les résultats indiquent que les radiographies ont eu un effet sur la prise en charge clinique de 48,4 % des patients de plus de 40 ans.Durée de la douleurUne analyse plus approfondie a révélé que les patients dont les radiographies ont mené à un changement de leur prise en charge étaient 16 fois plus susceptibles d’être âgés de plus de 40 ans, presque 20 fois plus susceptibles d’avoir eu une douleur au genou ayant duré plus de six mois, sept fois plus susceptibles de présenter une douleur interne ou diffuse du genou et 2,7 fois plus susceptibles de présenter des symptômes mécaniques.L’analyse des coûts en utilisant 200 $US comme le coût total d’une série de simples radiographies du genou a révélé que le coût d’une série de clichés qui soit utile du point de vue clinique était de 7600 $US pour un patient âgé de moins de 40 ans et de 413 $US pour un patient âgé de plus de 40 ans.« En nous basant sur ces conclusions, nous recommandons une utilisation judicieuse de l’imagerie de routine chez les patients de moins de 40 ans puisque ces radiographies n’auront très probablement que peu de valeur clinique et qu’elles contribueront à un gaspillage déjà important de l’argent destiné aux soins de santé, a conseillé le Dr Alaia. Il est possible d’économiser les fonds précieux consacrés aux soins de santé en utilisant une anamnèse et un examen physique détaillés. »

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