Dossier santé numérique: Québec autorise un investissement additionnel de 95 M$

Québec injecte 95 millions$ additionnels dans le Dossier santé numérique (DSN) piloté par Santé Québec. La décision a été entérinée par le conseil des ministres mercredi, a appris La Presse Canadienne.Ces sommes supplémentaires serviront à former et à accompagner le personnel du réseau de la santé, afin qu'il s'approprie les nouveaux outils, a confirmé le cabinet du ministre de la Santé, Christian Dubé.À lire aussi: Chirurgies aux frais de la RAMQ dans le secteur privé: Québec publie son projet de règlementCelui-ci a assuré avoir obtenu plusieurs garanties de Santé Québec, qui s'engage à faire un suivi serré du déploiement du DSN. L'organisme s'est notamment engagé auprès du ministre à:- renforcer les mécanismes de suivi du projet;- resserrer les comités de gouvernance;- collaborer plus étroitement avec le ministère de la Cybersécurité et du Numérique; - tenir mensuellement des rencontres du comité de vigie;- suivre conjointement des indicateurs de performance avec les parties prenantes.Depuis le scandale SAAQclic, le gouvernement aurait rehaussé son niveau de vigilance face aux projets informatiques.«Nous l'avions dit: il n'était pas question d'ajouter de l'argent sans les assurances nécessaires», a déclaré le cabinet de M. Dubé dans un message transmis jeudi à La Presse Canadienne.«Le DSN est un outil essentiel pour les médecins comme pour les patients. Il va réduire la paperasse, améliorer la fluidité des soins et donner aux patients un accès simple à leur information médicale.»Le DSN doit centraliser toutes les données cliniques des patients, y compris les rendez-vous et les prescriptions de médicaments. Le dépassement de coût s'explique par une erreur du ministère de la Santé, qui est à l'origine du projet; Radio-Canada rapportait en juin que le ministère avait oublié de budgéter les coûts de formation du personnel.«On ne parle pas d'un oubli mineur. C'est fondamental, c'est la base», a réagi jeudi le porte-parole libéral en santé, Marc Tanguay, dans une déclaration écrite. «Quand tu lances un tel projet numérique sans même penser à former les gens qui vont l'utiliser, ce n'est pas juste une erreur, c'est de l'amateurisme mur à mur.«Résultat: une première tranche de 95 millions$ de plus payés par les Québécois. Un autre exemple du manque de planification. On est mal géré au Québec», a-t-il soutenu.À consulter: Stratégie de prévention: Québec veut réduire de 10% les décès liés aux inégalitésLe Parti québécois qualifie également l'ajout de 95 millions$ d'«assez énorme». Il aurait été souhaitable, selon le député péquiste Joël Arseneau, que le gouvernement attende les résultats de l'enquête publique sur SAAQclic «avant de continuer à pomper de l'argent» dans ce type de projet. «On joue avec les millions comme si c'était de l'argent de Monopoly, et je pense que c'est ce qui irrite de plus en plus la population québécoise», a-t-il déclaré en entrevue téléphonique.«On nous fait miroiter que la surveillance et la reddition de comptes seront plus serrées, mais permettez-moi d'être sceptique», a-t-il ajouté.Rappelons que le déploiement du DSN doit se faire par étapes; des projets pilotes sont prévus cet automne dans les CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal et de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec.Ceux-ci risquent cependant d’être affectés par les moyens de pression des médecins spécialistes, qui s'opposent farouchement au projet de loi 106 de M. Dubé portant sur le mode de rémunération des médecins.En 2024, le ministère de la Santé évaluait à 1,5 milliard$ le coût du déploiement du DSN à l'ensemble du Québec.

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