Deux psycho-oncologues témoignent - L’expression des souhaits d’euthanasie est la manifestation d’autres besoins

Les aspects moraux, éthiques et juridiques sont les plus fréquemment soulevés dans le débat sur l’euthanasie. Deux psychiatres spécialisés en oncologie, la Dre Annie Tremblay, qui dirige une équipe en oncologie psychosociale à l’Hôtel-Dieu de Québec, et le Dr Pierre Gagnon, directeur de l’équipe de recherche en soins palliatifs à la Maison Michel-Sarrazin, sont venus insister sur l’importance des éléments psychosociaux dans le désir de mourir exprimé par les patients en fin de vie.Selon les deux psychiatres, l’expression des souhaits d’euthanasie et de suicide assisté est la manifestation d’autres besoins, souvent non reconnus, dans le contexte d’une prise en charge médicale encore trop centrée sur la maladie biologique seule, alors qu’on oublie toutes ses autres dimensions : sociale, biologique, psychologique et spirituelle. La dépression majeure, le désespoir, la perception d’être un fardeau, la perte de qualité de vie et les conflits spirituels seraient les principaux facteurs qui amèneraient des individus à vouloir mourir, plus encore que la douleur et autres symptômes physiques.Des études ont montré que lorsque des interventions familiales, spirituelles et psychopharmacologiques sont offertes, on note un délai dans le recours à l’euthanasie et au suicide assisté, ainsi qu’une diminution globale des souhaits de mort avancée, sans toutefois en assurer la disparition. Les deux médecins ne rejettent pas d’emblée l’euthanasie. Ils estiment même que le débat actuel a le mérite de susciter un questionnement sur les motivations des patients, sur les besoins et les services.

Deux psycho-oncologues témoignent - L’expression des souhaits d’euthanasie est la manifestation d’autres besoins

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