Deux autres ex-associés de Jonathan-Yan Perreault sanctionnés

Or, les deux regrettent aujourd’hui amèrement cette relation d’affaires qui leur a coûté cher. En juin dernier, le conseil de discipline de l’Ordre des pharmaciens du Québec a condamné les deux pharmaciens à verser 41 000$ d’amendes chacun pour avoir reçu différents avantages financiers - totalisant environ 550 000$ - de McKesson, Apotex, Actavis et Sandoz, entre 2012 et 2015. Deux ans après leurs études, les amis Danny Laliberté et Marie-France Mercier avaient dans l’idée de devenir les propriétaires d’une pharmacie à La Pocatière, dans le Bas-Saint-Laurent. Ils rencontrent alors le pharmacien Jonathan-Yan Perreault, qui leur propose en mars 2010 d’acheter la pharmacie avec eux sous la bannière Uniprix. Se sentant parfaitement en confiance, les jeunes pharmaciens acceptent. Leur nouveau partenaire d’affaires investit un million de dollars pour la mise de fonds, et obtient 50% des parts. Lors de l’acquisition du commerce, les deux pharmaciens signent une entente intitulée «Programme de conformité» avec le grossiste La Corporation McKesson Canada. Elle vise à conférer aux membres de la bannière certains avantages de fidélisation aux produits achetés de McKesson. Or, ils omettent d’analyser cette entente pour s’assurer de sa conformité avec la règlementation, faisant confiance à la bannière. Ainsi, du 24 mai 2012 au 2 décembre 2015, les deux associés reçoivent des rabais de médicaments totalisant 516 400$, soit bien au-delà du 15% autorisé par le Règlement sur les avantages autorisés à un pharmacien. De plus, entre 2014 et 2015, ils reçoivent 34 000$ de Sandoz, 16 000$ d’Apotex et 7000$ d’Actavis. Encore une fois, ces montants sont au-delà de ceux autorisés par le Règlement. «En acceptant illégalement des avantages relatifs à l’exercice de sa profession de la part de grossistes ou de fabricants de médicaments génériques, le pharmacien se place en situation d’apparence de conflits d’intérêts puisqu’il est susceptible de privilégier ses intérêts pécuniaires personnels au détriment de ses devoirs envers ses patients», indique le conseil de discipline. La confiance s’effrite Si les premières années de leur association avec Jonathan-Yan Perreault se déroulent bien, les deux amis commencent à se poser des questions en 2014. À cette époque, les pharmaciens reçoivent plusieurs caisses de médicaments, dont la majorité était périmée ou en voie de l’être. À leur insu, Jonathan-Yan Perreault avait conclu une entente avec Sandoz pour l’achat d’une grande quantité de médicaments et les avait expédiés dans plusieurs pharmacies à travers le Québec. Les propriétaires contactent le pharmacien pour lui mentionner qu’il sera impossible de vendre une telle quantité de médicaments en si peu de temps. À partir de ce moment, ils veulent mettre un terme à leur association avec M. Perreault et souhaitent racheter ses parts. Or, ce dernier ne veut aucunement céder et fait des menaces aux deux associés. Puis, il met de la pression dans le but de placer la pharmacie dans un syndicat bancaire, composé d’autres pharmacies lui appartenant, afin de répartir le risque financier. Dès le départ, les deux pharmaciens refusent, mais acceptent finalement à contrecoeur. «À cette époque, l’intimée est enceinte de 31 semaines et est hospitalisée, car on s’inquiète pour la santé du bébé. Elle cède donc aux pressions de M. Perreault, préférant se concentrer sur la santé du bébé», note la décision du conseil de discipline. Le scandale éclate Un peu plus d’un an plus tard, le scandale entourant Jonathan-Yan Perreaul éclate. Ce dernier est reconnu coupable d’avoir monté un vaste stratagème grâce à des prête-noms lui permettant de devenir propriétaire de plusieurs pharmacies sous la bannière Uniprix. En 2017, il est radié à vie de l’Ordre des pharmaciens du Québec. Les deux pharmaciens peuvent donc amorcer les démarches afin de racheter les parts qu’ils détenaient dans la pharmacie. En rétrospective, Danny Laliberté et Marie-France Mercier disent avoir fait confiance aux mauvaises personnes et avouent avoir manqué de vigilance. Ils affirment également avoir ressenti énormément de honte et de stress, en plus d’avoir dépensé des sommes importantes en frais d’avocat. Mme Mercier, qui est toujours pharmacienne propriétaire de la pharmacie, affirme avoir mis en place des mesures pour éviter que la situation ne se reproduise. De son côté, M. Laliberté a quitté son poste de pharmacien propriétaire en avril dernier. Le conseil de discipline considère pour sa part que leur risque de récidive est faible et que les propriétaires ont «appris chèrement de cette malheureuse expérience».

Deux autres ex-associés de Jonathan-Yan Perreault sanctionnés

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