Des sondages pour mieux suivre la propagation d'Omicron au Québec

Il y aurait eu entre 35 000 et 40 000 nouveaux cas quotidiens de COVID-19 en moyenne au Québec dans les derniers jours, selon l'étude. En ajoutant les gens qui n'ont pas passé de test, mais qui affirmaient ressentir les symptômes, la moyenne était de 58 144 cas. En comparaison, la moyenne des cas rapportés par l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) durant la même période (du 13 au 18 janvier) était de 6973. Il n'est pas surprenant que les résultats du sondage soient plus élevés que les chiffres de la santé publique puisque les tests de dépistage ne sont plus accessibles à l'ensemble de la population. Les résultats de l'étude apportent donc une information utile, explique Roxane Borgès Da Silva, professeure à l'École de santé publique de l'Université de Montréal (ESPUM), qui fait partie de l'équipe de recherche. «Ça permet de faire des projections sur les hospitalisations et de savoir à peu près en fonction du nombre de cas combien on a d'hospitalisations qui s'en viennent dans les semaines subséquentes», explique-t-elle en entrevue. Les résultats permettront aussi d'en savoir plus sur la sévérité du variant. «On est capable de savoir en fonction du nombre de cas et du nombre de personnes qui rentrent à l'hôpital, si finalement l'Omicron est plus sévère et quels sont les facteurs de risques également, associés au développement de symptômes sévères.» Méthodologie Pour mener à bien l'étude, la firme Léger a fait un sondage auprès de 3000 personnes représentatives de la population québécoise entre le 13 et le 18 janvier pour leur demander si elles avaient reçu un test positif à la COVID-19 ou si elles en avaient eu les symptômes durant les sept derniers jours. Les chercheurs ont aussi profité du sondage pour tester la méthode d'amplificateur de réseau. «On pose des questions aux gens sur leur réseau afin d'extrapoler sur le nombre de cas dans la population générale», explique Mme Borgès Da Silva. Avec des questions sur les caractéristiques de l'entourage des répondants: comme le nombre de personnes non vaccinées qu'ils connaissent ou le nombre de personnes exerçant la profession de médecin, les chercheurs sont en mesure d'extrapoler les résultats à la population en général. La méthode a été développée au Mexique pour évaluer l'impact des tremblements de terre, explique la professeure. Elle souligne que les données des deux méthodes ont donné des résultats similaires, ce qui vient confirmer la pertinence d'utiliser la méthode d'amplificateur de réseau, selon elle. Elle ajoute que l'écart-type, soit la variabilité dans les données ou l'intervalle de confiance, pour l'amplificateur de données était plus bas que le sondage direct, ce qui voudrait dire que les données obtenues par amplificateur de réseau seraient plus «robustes». Les chercheurs du CIRANO vont continuer à effectuer leurs sondages au cours des quatre prochaines semaines. Les résultats des semaines prochaines permettront d'analyser des tendances dans l'évolution de la propagation du variant. «En l'absence de données [restriction sur l'accès aux tests de dépistage], l'objectif, c'est d'éclairer la décision publique.»

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