Dépistage du cancer du col de l’utérus: toujours 21 ans plutôt que 25 ans au Québec

Les obstétriciens et gynécologues du Québec continueront de suivre les lignes directrices de l’INSPQ plutôt que celles du Groupe d’Étude Canadien sur les Soins de Santé Préventifs (GÉCSSP) qui viennent de sortir (voir notre article).En 2011, l’INSPQ a publié ses propres lignes directrices, qui recommandent un dépistage à partir de 21 ans et selon un intervalle de deux à trois ans.De son côté, le GÉCSSP recommande plutôt aux femmes asymptomatiques un test Pap tous les trois ans à partir de l'âge de 25 ans.La Société des obstétriciens et gynécologues du Canada s’est dit préoccupée par ces nouvelles directives, avec lesquelles elle n'est pas complètement d'accord, a rapporté Radio-Canada.Prendre le temps de changer les habitudesDe son côté, l’Association des obstétriciens et gynécologues du Québec (AOGQ) ne voit pas là matière à polémiquer, même si son président reconnaît plusieurs points de divergences entre ces directives et ce qui est recommandé au Québec. Il recommande la prudence, notamment en ce qui concerne l’âge auquel le dépistage doit débuter.«On a passé des lignes directrices avec l’INSPQ, donc on les maintient, mais il est clair que l’on va dans la même direction que le GÉCSSP», souligne le Dr Robert Sabbah, président de l’AOGQ.Le message le plus important, selon le Dr Sabbah, c'est qu’effectivement, il n'est pas utile de faire un Pap test à 18 ans. En revanche, il trouve que repousser l’âge du premier dépistage à 25 ans peut entraîner d’autres problèmes en raison des habitudes déjà établies.«Dire aux femmes de sauter presque 10 ans nous rend un peu inquiet. On risque de ne pas les voir avant 30 ans… On trouve donc plus prudent de continuer avec 21 ans. Si on les voit à 22, 23 ans ce n’est pas encore un problème», précise le médecin.De la nécessité d’un registre nationalQuant à l’intervalle, qu’il soit de deux ou trois ans, pour lui, cela se rejoint. Là encore, cependant, lorsque l’INSPQ s’était penché sur la question, il était ressorti que les femmes n’étaient pas toujours à jour dans leur visite.«Au Québec, on n’a pas de registre national qui nous permettrait de faire des rappels de patientes, comme c’est le cas pour la mammographie, pour laquelle elles sont avisées par lettre de revenir», fait remarquer le Dr Sabbah.Le comité formé sur ce point précis lorsque le Dr Yves Bolduc était ministre de la Santé ne semble pas avoir eu le temps d'aboutir. L’AOGQ compte donc sensibiliser le nouveau ministre de la Santé à cette question.Le Dr Sabbah a indiqué qu'il était déçu par l'absence de mention des groupes à risque dans les recommandations du GÉCSSP.«Avec l’INSPQ, on avait dit que certains groupes, comme les patientes immunodéprimées, et aussi les travailleuses du milieu du sexe, devaient être suivies beaucoup plus étroitement qu’au trois ans», commente-t-il.Enfin, selon lui, il ne faut pas oublier de rappeler aux femmes que leur santé ne se résume pas à un test Pap et qu’elles doivent voir leur médecin une fois pas an.À lire aussiDépistage du cancer de l’utérus: plus tard et moins souvent

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