CSSS de Beauce: Trois pédiatres à l’origine d’un centre ambulatoire pédiatrique

Les Beaucerons sont réputés pour leur esprit d’innovation. Cette mentalité s’étend à la médecine et au milieu de la santé. À preuve, les trois pédiatres du CSSS de Beauce, à Saint-Georges, à savoir les Drs Pierre Poulin, Catherine Déry et Marie-Josée Lemieux-Roy, ont conçu l’idée d’un centre ambulatoire pédiatrique (CAP), unique au Québec de par sa dimension. La direction du CSSS a cru à ce projet de regroupement de soins qui a permis de réunir, au sein d’une même unité, les pédiatres et les professionnels de la santé exerçant en pédiatrie et d’offrir de façon intégrée les services de santé physique et mentale pédiatrique.Finie donc la dispersion dans l’hôpital et la course dans les étages pour se parler et se concerter ! Depuis août dernier, les Drs Poulin, Déry et Lemieux-Roy, les deux infirmières, la psychologue ainsi que la travailleuse sociale travaillent dans un même module et cohabitent désormais à l’intérieur de ce centre.« Le but du CAP était de regrouper tous les intervenants œuvrant auprès des enfants et des adolescents, indique l’instigateur du projet et chef du département de pédiatrie, le Dr Pierre Poulin. Autrefois, nous étions éparpillés dans l’hôpital. Il était difficile de se parler et de travailler en équipe, ce qui rendait la coordination des soins difficile pour tous, professionnels, patients et familles. »Appui de la directionLe Dr Poulin loue l’appui constant du CSSS de Beauce à ce centre. « Nous avons eu un bon appui de la part des administrateurs dans toutes les étapes de la réalisation, se réjouit-il. Ils ont cru en nous et dans notre idée de regroupement des services. Ce projet a été jugé prioritaire et ils nous ont alloué les ressources en conséquence. »Tous les acteurs impliqués dans le concept, médecins et autres professionnels de la santé, ont pu exprimer leurs vues. Le projet, qui a beaucoup évolué en cours de route, a été conceptualisé par les gens qui allaient l’utiliser, selon leurs besoins, et la direction a tenu compte de leurs recommandations. Les deux parties ont travaillé en étroite collaboration tout au long du processus.« Nous ne nous sommes inspirés d’aucun autre modèle en place dans de petits hôpitaux. Nous avons créé une aire physique adaptée à la clientèle des enfants. C’est une approche novatrice, à ma connaissance », commente le Dr Poulin.L’apport des infirmièresDepuis longtemps, le CSSS de Beauce compte une infirmière exerçant en santé mentale pédiatrique. Désormais, celle-ci travaillera dans le CAP, à deux pas des bureaux des pédiatres. Pour l’instant, le Centre dispose des services d’une infirmière en santé physique, mais ce poste n’est pas spécifiquement alloué à la pédiatrie, de sorte qu’il pourrait lui être retiré, faute de budget. C’est une perspective que craint le Dr Poulin, ardent partisan de l’interdisciplinarité :« Les médecins font beaucoup de choses qui pourraient être déléguées à des infirmières, dit-il. C’est l’avenir de la médecine. Sans notre infirmière en santé mentale, je crois que nous réduirions notre clientèle de moitié. C’est incroyable, le travail qu’elle fait ! Nous aimerions avoir la même ressource allouée en santé physique. »Les autres professionnellesLa présence d’une psychologue et de la travailleuse sociale aux côtés des trois pédiatres est tout aussi importante. Les médecins peuvent leur adresser de nombreux cas et elles assurent, avec les infirmières, une grande partie du suivi, ce qui laisse plus de temps aux pédiatres pour voir des patients en deuxième ligne. Le CSSS de Beauce compte actuellement trois pédiatres généralistes, mais, selon ses plans d’effectifs, il pourrait en avoir quatre. Les Drs Poulin, Déry et Lemieux-Roy espèrent que l’existence de ce CAP favorisera le recrutement et la rétention.InterdisciplinaritéL’ouverture du Centre a renforcé les rapports interdisciplinaires entre tous les groupes de professionnels exerçant en pédiatrie. Par le passé, les gens étaient éparpillés dans l’hôpital, ce qui rendait les rencontres et les discussions difficiles. Maintenant, les bureaux sont voisins. Le contact est donc permanent. Le service a fait un gain d’efficacité remarquable, au bénéfice de la clientèle, se réjouit la Dre Catherine Déry.Développements à venirLe rodage de ce CAP, dont le modèle d’intégration inspirerait d’autres spécialités au CSSS de Beauce, se déroule bien, mais le Dr Poulin n’est pas encore totalement satisfait. Il reste à concrétiser des services afin de répondre aux besoins des enfants éprouvant des problèmes de développement, précise-t-il.Il en faudrait peu pour que ce centre ne devienne un Groupe de médecine spécialisé (GMS). Il suffirait qu’une physiothérapeute et une ergothérapeute à temps partiel se joignent au groupe pour en faire un premier GMS en pédiatrie. Mais pour l’instant, cette prochaine initiative est entre les mains du ministère de la Santé et de la FMSQ, et ne relève pas de l’entrepreneuriat beauceron.

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