COVID-19: Restreignez les ordonnances de chloroquine et d'hydroxychloroquine, disent le CMQ et l'OPQ

Le Collège des médecins du Québec (CMQ) et l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ) demandent à leurs membres de ne pas émettre ou d’accepter d’ordonnances de chloroquine ou d’hydroxychloroquine, normalement utilisées dans le traitement de la malaria et de l’arthrite rhumatoïde, autrement que pour traiter les problèmes de santé chroniques.Les deux ordres professionnels ainsi que le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) ont été avisés de l’émission d’ordonnances pour ces deux substances visant à traiter ou à prévenir la COVID-19 chez des patients ambulatoires.«À la lumière de l’état de la situation au Québec et des données scientifiques actuellement disponibles, ces ordonnances sont jugées inappropriées et non indiquées», peut-on lire dans la publication commune.Les deux ordres rappellent également l’importance d’assurer le maintien de la thérapie des patients qui utilisent ces médicaments de façon chronique.Trop d’incertitudesBien que la chloroquine et l’hydroxychloroquine semblent présenter une activité antivirale in vitro sur plusieurs coronavirus, y compris les souches responsables de la COVID-19, il n’existe pas de documentation pour leur activité in vivo, rapporte l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux du Québec (INESSS).À lire aussi: COVID-19: la colchicine, un traitement potentiel?Selon l’INESSS, malgré certains résultats encourageants d’essais cliniques portant sur de petites cohortes de patients, les données disponibles n’appuient pas un usage généralisé de la choroquine ou de l’hydroxychloroquine chez les patients souffrant de la COVID-19.L’INESSS est également d’avis qu’il existe trop d’incertitudes entourant l’efficacité et l’innocuité de ces traitements chez les patients atteints du nouveau coronavirus.En effet, la chloroquine et l’hydroxychloroquine présentent un profil d’innocuité et d’interactions médicamenteuses pouvant limiter leur utilisation. La toxicité rénale possible est un facteur important à considérer avant l’instauration d’un tel traitement dans le contexte de la COVID-19, rapporte l’Institut.Usage réservé aux hospitalisationsL’Institut recommande finalement qu’en l’absence de protocoles de recherche, l’usage de ces médicaments soit restreint aux patients dont la condition clinique exige une hospitalisation dans un centre désigné, en respectant des critères de sélection et de posologie prédéfinis dans le cadre d’un protocole.Ces médicaments semblent être efficaces pour aider les patients en détresse respiratoire.Le CMQ et l’OPQ ont par ailleurs indiqué dans leur publication que des efforts sont déployés pour constituer une réserve de médicaments pour les patients hospitalisés.Dons aux hôpitauxPlusieurs compagnies pharmaceutiques se sont mobilisées pour faire des dons à des hôpitaux.Parmi celles-ci, le groupe JAMP Pharma, une compagnie pharmaceutique québécoise, a annoncé un don d’un million de doses d’hydroxychloroquine aux hôpitaux canadiens.La compagnie pharmaceutique canadienne Apotex a aussi donné à un hôpital de Toronto 240 000 doses d’hydroxychloroquine.Finalement, aux États-Unis, Bayer a fait un don de trois millions de comprimés de chloroquine au gouvernement américain pour des essais cliniques et Teva a fait le don de plus de 10 millions de doses d’hydroxychloroquine aux hôpitaux américains.

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