COVID-19: quels sont les facteurs d'épuisement professionnel dans le milieu de la santé?

Alors que l'épidémie de COVID-19 met à rude épreuve les travailleurs et professionnels de la santé, des chercheurs de l’Institut de cardiologie de Montréal (ICM) tenteront de mieux comprendre les facteurs d’épuisement dans ce contexte. Dre Judith Brouillette, psychiatre et chercheuse à l'ICM.Mercredi, l’équipe de recherche de l’ICM, dirigée par la Dre Judith Brouillette, a annoncé le lancement d’une étude observationnelle sur le sujet. «Cette étude nous permettra de mieux comprendre les risques d’épuisement professionnel dans ce contexte de crise sanitaire majeure, afin de développer des interventions mieux ciblées pour aider à préserver la santé mentale des professionnels et des travailleurs du domaine de la santé», explique la psychiatre et chercheuse.L’étude portera notamment sur la résilience, le soutien social, la charge de travail, le soutien organisationnel perçu ainsi que sur l’accès aux techniques de simulation et aux ressources en santé mentale, indique l’Institut de cardiologie de Montréal.300 professionnels recherchésAfin de réaliser ses travaux, l’Institut est à la recherche d'au moins 300 professionnels et travailleurs du secteur de la santé au Québec de 18 ans et plus. La phase 1 de l'étude se déroulera en juin 2020, et la phase 2, en mars 2021. Les participants devront remplir un questionnaire en ligne d’une vingtaine de minutes à deux reprises, et fournir, si possible, un échantillon de cheveux qui permettra de mesurer le niveau de cortisol pré et post-pandémie.«Contrairement à la salive, le cheveu va accumuler la cortisone qui est l'hormone de stress. Un centimètre de cheveux équivaut à un mois. Donc si l'on prend une mèche de cheveux de trois centimètres en juin, on peut mesurer le stress de la personne depuis le début de la pandémie. Si un participant donne une mèche de cheveux de six centimètres, on peut mesurer son stress trois mois avant la pandémie et faire des comparaisons avant/après la crise», explique la Dre Brouillette en entrevue à ProfessionSanté.ca.Seulement trois mois après la phase 1, les chercheurs pourront mieux comprendre qu'elles sont les facteurs d'épuisement à la lumière des résultats. «Cela va nous permettre de dégager des pistes d'intervention. Est-ce qu'il y a un niveau de charge de travail qu'il ne faut pas dépasser ? Faut-il davantage mettre l'accent sur le soutien organisationnel ?»Le recrutement des participants aura lieu du 21 mai, dès midi,au 5 juin 2020.Pour en savoir plus sur l’étude ou pour y participer, rendez-vous sur le site du Centre de Coordination des Essais Cliniques de Montréal (MHICC): burnout.mhicc.org.Cette étude sera réalisée grâce au soutien financier du ministère de l’Économie et de l’Innovation du Québec et de la Fondation de l’ICM.

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