Personnel hospitalier: limiter les voyages professionnels à l'étranger, une mesure nécessaire, selon Diane Francoeur

La directive du premier ministre François Legault émise au personnel hospitalier afin qu'il renonce aux voyages professionnels à l'étranger est nécessaire, affirme la présidente de la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ), Diane Francoeur. Elle estime que le Québec doit se préparer à toute éventualité alors que le coronavirus progresse au pays."Nous voulons avoir le maximum de personnel disponible pour soigner les gens. Le gouvernement n'a pas le choix de donner cette directive. Nous avons besoin de tout le monde !" lance la Dre Francoeur.Celle-ci affirme que plusieurs médecins sont en quarantaine depuis lundi, ce qui limite le nombre de professionnels de la santé. "Ces médecins ne sont pas disponibles pour deux semaines. C'est tout un casse-tête de trouver des gens pour les remplacer".Cette directive peut paraître excessive pour les médecins qui devront annuler leur voyage, explique la Dre Francoeur, mais elle est "malheureusement nécessaire" jusqu'à ce que l'ampleur de cette pandémie soit connue au Québec.La directive du gouvernement est également appuyée par la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) et l'Association des pharmaciens d'établissement de santé du Québec (APES). "C'est une mesure de protection collective qui tombe sous le sens dans le contexte actuel", a commenté le porte-parole de la FMOQ, Jean-Pierre Dion."S'il s'agit de recommandations formulées sur la base des informations fournies par les autorités de santé publique, l'APES ne peut qu'appuyer les mesures qui visent la protection des professionnels de la santé, dont les pharmaciens", a, pour sa part, affirmé la conseillère en relations publiques, France Bouffard.D'autres mesures préventivesD'autres mesures destinées à prévenir l'éclosion de COVID-19 au Québec ont également été annoncées, mercredi.François Legault a recommandé aux élèves qui sont de retour d'un voyage scolaire effectué dans un pays à risque de s'imposer une quarantaine de deux semaines, qu'ils aient des symptômes ou non.De plus, les directions d'écoles seront invitées à annuler les voyages scolaires prévus dans les pays à risque, dont l'Italie et la Chine. La liste de ces pays où sévit le coronavirus sera rendue publique.La tenue de grands rassemblements, qu'il s'agisse d'événements sportifs ou culturels, est devenue un autre sujet de préoccupation à Québec. Pour l'instant, on ne vise pas les événements locaux, mais les événements internationaux feront désormais l'objet d'une évaluation, au cas par cas, pour déterminer s'ils doivent être annulés ou non.Au total, à ce jour, on compte sept personnes ayant été frappées par le coronavirus au Québec.À lire aussi: Trudeau: un milliard pour lutter contre la COVID-19Chaque personne éprouvant des symptômes de la maladie (toux, difficultés respiratoires) devrait composer le 811, a conseillé le premier ministre, en rappelant les mesures d'hygiène de base qui s'imposent, soit notamment de se laver les mains fréquemment et d'éviter de serrer la main de quiconque.Une attention particulière doit être apportée aux personnes plus vulnérables, comme les personnes âgées qui vivent en centres d'hébergement "et qui sont à risque", a ajouté M. Legault."Je demande aux Québécois d'être prudents", a-t-il dit, adoptant un ton plus alarmiste que par le passé pour aborder cette question de santé publique.Il s'est montré par ailleurs satisfait du plan fédéral proposé le matin même par le premier ministre Justin Trudeau et destiné à mieux soutenir les provinces aux prises avec l'épidémie.La ministre de la Santé, Danielle McCann, a dit de son côté que le réseau de la santé était prêt à envisager toute éventualité."On se prépare aux pires scénarios", a-t-elle indiqué, en se faisant rassurante sur la question d'argent.Car les ressources financières requises seront disponibles dans tous les cas de figure, selon la ministre, en reprenant le discours tenu la veille par le ministre des Finances, Eric Girard.À ce propos, se faisant rassurant, le premier ministre Legault a aussi indiqué que si jamais les choses tournaient mal et que le Québec était frappé de plein fouet par la COVID-19, son gouvernement pouvait compter sur une réserve de stabilisation évaluée à 14 milliards $.

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