COVID-19: Près d’un quart du personnel de la santé a récemment souffert de symptômes dépressifs

De nouvelles données provenant d’une enquête de l’Université de Sherbrooke montrent que la pandémie de COVID-19 a entraîné des impacts psychosociaux importants chez les Québécois, particulièrement chez le personnel de la santé et les jeunes.À l’aube de la saison froide, sept directions régionales de santé publique ont souhaité obtenir un portrait de la situation au Québec.Une enquête Web a été menée du 4 au 14 septembre 2020 par la firme Léger auprès de 6 261 adultes en Mauricie-Centre du Québec, Estrie, Montréal, Laval, Lanaudière, Laurentides et Montérégie. Il en ressort qu'un adulte sur 5 a déclaré avoir eu des symptômes compatibles avec un trouble d’anxiété généralisée ou une dépression majeure au cours des deux semaines précédentes.La situation est plus sensible dans les zones urbaines, en particulier à Montréal, où un adulte sur 4 aurait vécu des symptômes d’anxiété ou de dépression au cours de la même période.« Ce que l’on constate aujourd’hui, c’est que les niveaux de dépression et d’anxiété au Québec sont actuellement considérablement plus élevés que ce qui était observé en prépandémie. Ces chiffres s’apparentent aux niveaux observés dans la communauté de Fort McMurray, six mois après les feux de forêt de 2016 », affirme la professeure-chercheuse Mélissa Généreux de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke.Groupes les plus touchésLes jeunes adultes de 18 à 24 ans semblent avoir été particulièrement affecté sur le plan psychologique, puisque 37 % d’entre eux ont rapporté des symptômes anxieux ou dépressifs au cours des deux dernières semaines.Les travailleurs de la santé sont également plus à risque de ressentir l’impact psychosocial de la pandémie; 24,5 % d’entre eux ont affirmé avoir souffert de symptômes dépressifs.Les personnes anglophones semblaient également avoir un risque deux fois plus élevé que les francophones de présenter de tels symptômes.RecommandationsL’équipe responsable de l’enquête a profité de la publication des résultats pour émettre des recommandations afin de minimiser l’impact de la pandémie sur le moral.Elle suggère entre autres de renforcer le soutien communautaire en offrant plus d'aide aux travailleurs essentiels, en particulier dans le milieu de la santé, et de déployer des équipes spécialisées en psychiatrie au sein de la population.On recommande aussi d’adapter les services en implantant des mécanismes pour répondre aux besoins psychosociaux des groupes plus vulnérables et de mieux outiller les services de première ligne.« Il est primordial de reconnaître l’ampleur des impacts psychosociaux de la pandémie au Québec, ce que plusieurs appellent la deuxième catastrophe, soutient Mélissa Généreux. Des solutions efficaces existent pour les minimiser. Il suffit d’y consacrer suffisamment d’effort et de ressources. »

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