COVID-19: la colchicine réduit de 61 % la zone de dommage pulmonaire chez les rats

Alors que l’Institut de cardiologie de Montréal (ICM) entame ce mois-ci la troisième phase de son étude Colcorona, de nouvelles données montrent l’utilité de la colchicine pour prévenir le syndrome de détresse respiratoire aigüe (SDRA) liée à la COVID-19 chez les rats.Une étude préclinique sur des rats publiée par l’ICM dans la revue scientifique Plos One cette semaine, montre que ce médicament réduit de 61 % la zone de dommage pulmonaire. L’étude révèle également une réduction de 2,5 fois la chute du taux d’oxygène dans le sang.« Il n’existait jusqu’à aujourd’hui que peu de données précliniques soutenant son efficacité potentielle contre le SDRA », a souligné le Dr Jocelyn Dupuis, cardiologue à l’ICM, professeur à la faculté de médecine de l’Université de Montréal et co-auteur principal de l’étude.Ces derniers mois, une étude en Grèce a démontré une réduction des hospitalisations après la prise de la colchicine alors qu’une étude en Afrique du Sud a suggéré que ce médicament pourrait réduire la mortalité.Selon le Dr Dupuis, la colchicine pourrait également être efficace pour d’autres causes de syndrome de détresse respiratoire aigüe qui était responsable de 10 % des admissions aux soins intensifs et de 24 % des patients sous ventilation mécanique avant la pandémie.Dans le cas du SRAS-CoV-2, la colchicine agirait en inhibant certaines fonctions de l’inflammasome, un élément du système immunitaire jouant un rôle dans le déclenchement du choc cytokinique et de la cascade inflammatoire associée.À l’heure actuelle, il n’existe aucun traitement pharmacologique efficace contre le syndrome de détresse respiratoire aiguë, ce qui justifie d'autant plus la tenue de l’étude Colcorona lancée en mars dernier. Si la colchicine s’avère efficace sur les humains au terme de cette étude, elle pourrait être utilisée immédiatement puisqu’elle est en vente dans les pharmacies à un prix modique. La colchicine est notamment utilisé pour le traitement de l’arthrite goutteuse, des péricardites virales et en prévention cardiovasculaire.Les chercheurs de l’ICM espèrent terminer le recrutement des 6000 participants d’ici la fin de l’année. Ceux-ci proviennent du Québec, mais aussi du reste du Canada, des États-Unis, du Brésil, de l’Espagne et de l’Afrique du Sud.

COVID-19: la colchicine réduit de 61 % la zone de dommage pulmonaire chez les rats

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