Coût des cadres en santé et services sociaux: 1,9 milliard $, annonce le ministre Hébert

Le coût des cadres qui travaillent dans le réseau de la santé et des services sociaux s’élèverait à 1,9 milliard $.C’est le chiffre qu'a annoncé le Dr Réjean Hébert, au terme de l’étude des crédits de son ministère le 13 février dernier.Interrogé en commission parlementaire, le ministre de la Santé et des Services sociaux a établi à 89 millions $ le coût des cadres qui travaillent au ministère de la Santé, à 98 millions $ le coût des cadres des agences, à 620 millions $ celui des cadres des CSSS et à 680 millions celui des cadres des autres établissements.Ces chiffres sont toutefois imprécis. Le Dr Hébert a en effet avancé un montant total de 1,9 milliard $ pour le coût des cadres du réseau, en soustrayant les coût des médicaments et la rémunération des médecins à un budget de 23 milliards $.«C’est donc à peine 8% du budget des établissements qui est consacré à l’administration», a-t-il fait remarquer.En comparaison, a-t-il indiqué, aux Etats-Unis, le pourcentage dépensé en administration de la santé dépasse les 25%.Augmentation des postes cadresLes chiffres avancés par le ministre Hébert confirment toutefois une augmentation du nombre de cadres dans le réseau de la santé et des services sociaux au Québec. De 2002 à 2012, a-t-il mentionné, leur nombre a grimpé de 9 365 à 11 800 -- une hausse de 26%.Durant la même période, le nombre d’employés du réseau est passé à 187 000 à 219 000, soit une croissance de 17% .«On voit que l’augmentation [du nombre de] cadres est supérieure à celle du personnel», a admis le ministre, qui a tenu, cependant, à nuancer ces statistiques.«On inclut dans ces chiffres les cadres cliniques qui n’ont pas de tâches d’encadrement de personnel, mais qui, faute d’une autre définition, se voient attribuer un statut de cadres, ce qui fausse les données», a-t-il souligné.Il a cité le cas des infirmières cliniciennes, des commissaires aux plaintes et des adjoints aux directeurs.Le ministre dit avoir demandé à ce que l’on puisse trouver une autre façon de rendre compte de la réalité de ces personnes sans les qualifier de «cadres».«[Sans] ces "faux cadres", a-t-il indiqué, on s’aperçoit qu’au cours des 10 dernières années, il y a eu une augmentation de 12% des vrais cadres dans le réseau de la santé et des services sociaux et qu’on a toujours maintenu un taux d’employés par cadre autour de 17,5.»Postes en dangerLe ministre Hébert n’a pas évoqué l’abolition de postes de cadres dans le réseau de la santé, sauf pour un cas, celui du CHUM à Montréal.Dans cet établissement, la hausse des cadres administratifs dépasse les normes de la loi 100. Ces embauches avaient d'ailleurs été décriées par les représentants du CMDP.«Il s’agit d’une situation réelle, qui nous préoccupe et pour laquelle nous avons demandé des correctifs, a précisé le Dr Hébert. Nous avons aussi demandé à un vérificateur externe de faire l’examen de toute la structure d’encadrement au CHUM de façon à aligner cet établissement avec les directives du ministère.»Le ministre a été clair: le CHUM devra apporter les correctifs nécessaires pour se conformer à la loi 100. Et ces mesures pourraient aller loin.«Ça pourrait être des abolitions de postes», a indiqué le Dr Hébert, en réponse à une question de la députée de Groulx, la Dre Hélène Daneault.Niveau d’encadrementAu total, 11 800 cadres œuvrent dans le réseau de la santé et des services sociaux québécois. C’est peut-être beaucoup, concède le ministre.Il a toutefois fait remarquer que 10 000 fonctionnaires fédéraux travaillent à Santé Canada, auxquels s’ajoutent les 2 800 fonctionnaires de l’Agence de la santé publique du Canada, qui dédoublent des services de la Direction de la santé publique du Québec et de l’Institut national de santé publique du Québec.«Il y a donc là 12 800 fonctionnaires fédéraux qu’on paie à Ottawa alors que c’est nous qui donnons les services à la population, a mis en avant le Dr Hébert. Il y a là un argument extrêmement puissant pour dire que, si on veut vraiment faire des coupes dans la bureaucratie en santé, c’est peut-être en se débarrassant du fédéral en santé et en se débarrassant du fédéral en général.»

Coût des cadres en santé et services sociaux: 1,9 milliard $, annonce le ministre Hébert

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes