Côte-Nord: Une région ouverte aux projets

Dès qu’elle a entrepris ses études en médecine à l’Université Laval, après avoir complété une formation en ergothérapie et travaillé un an dans ce domaine, la Dre Annick Émond savait qu’elle retournerait à Port-Cartier, sur la Côte-Nord, où elle a été élevée. Au cours de sa résidence, elle a toutefois hésité à rester à Baie-Comeau où elle a découvert un milieu de pratique stimulant. « Mais je savais que je retournerais en région, car les pratiques de médecin de famille en ville et en région sont très différentes, dit-elle. À Baie-Comeau, par exemple, les médecins de famille supervisent la chimiothérapie, ce qui ne se verrait jamais à Québec ou à Montréal. Et à Port-Cartier, une de mes collègues a créé une clinique de plaie parce que c’est un domaine qui la passionnait. »À Port-Cartier, un éventail de possibilités s’offrait à la jeune omnipraticienne. « En région, on ne nous demande pas “qu’est-ce que tu peux nous apporter comme médecin ?” mais plutôt “qu’est-ce que tu as envie de faire ?” explique la Dre Émond. J’ai donc choisi de faire de la petite chirurgie, de la supervision de résidents, de la clinique scolaire dans une école secondaire, de l’urgence et du bureau dans un GMF. C’est assez diversifié ! »En région éloignée, les médecins peuvent facilement s’impliquer dans des domaines qui leur tiennent à cœur, et développer de nouveaux projets. C’est ainsi que la Dre Émond a créé la clinique scolaire. « Au cours de ma formation à Baie-Comeau, j’ai découvert la clinique offerte par la Dre Marie-Andrée Deschênes, au Centre jeunesse, explique-t-elle. J’ai donc repris l’idée pour la développer à l’école secondaire. » La Dre Émond espère ainsi contrer certains problèmes de santé qui touchent particulièrement les adolescents. « C’est une clientèle que l’on néglige beaucoup, croit-elle. Or, si nous allons au devant d’elle, nous pouvons certainement baisser le taux d’avortement et la détresse psychologique. » Deux fois par mois, l’omnipraticienne se rend donc à l’école secondaire de Port-Cartier où les étudiants viennent la rencontrer pendant leurs cours. « Ils retournent dans leurs cours ensuite, ce qui permet d’éviter l’absentéisme à l’école », dit-elle.La pénurie de médecins qui prévaut à Port-Cartier oblige l’équipe en place à fonctionner à 50 % des effectifs prévus. « La majorité de la population n’a donc pas de médecin de famille et l’urgence est devenue le seul guichet d’accès », explique la Dre Émond. Cette pénurie n’a toutefois pas nui à la qualité de vie que l’on trouve à Port-Cartier. « Les activités de plein air sont à notre porte, explique la Dre Émond. D’ailleurs, le directeur de l’hôpital part sur la mer en kayak après ses heures de travail ! »À lire aussiDossier: Nos régions - 2e partie

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