Contribution santé: les ordres professionnels ne prennent pas position

Invité à prendre position sur cette possible mesure visant à encourager la vaccination contre la COVID-19, le Collège des médecins du Québec (CMQ) a préféré ne pas faire de commentaire. Par écrit, la porte-parole de l’ordre professionnel, Leslie Labranche, a toutefois ajouté que «les mesures limitant les contacts entre personnes vaccinées et non vaccinées doivent être resserrées pour assurer la protection de la population et maintenir l’adhésion aux mesures sanitaires». Selon le CMQ, il s’agit là d’«une question d’équité». Dans une lettre publiée la semaine dernière, le président du Collège, le Dr Mauril Gaudreault, a d'ailleurs affirmé que l’élargissement annoncé du passeport vaccinal, pour laquelle la 3e dose sera bientôt exigée, «doit se faire plus rapidement et couvrir un vaste ensemble de commerces et de lieux publics pour limiter l’accès aux gens adéquatement protégés». À lire aussi: Non-vaccinés: humaniser et individualiser l’approche Tout comme le Collège, l’Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec (OIIQ), le plus grand ordre professionnel dans le domaine de la santé, a préféré rester prudent. «Pour le moment, cette mesure envisagée n’est pas suffisamment détaillée pour que nous puissions prendre position à ce sujet», indique Marilaine Bolduc-Jacob, du Bureau du président de l’OIIQ. Ni les modalités ni le montant de cette contribution n’ont été dévoilés. De plus, l’aspect légal doit aussi être examiné, a laissé savoir le premier ministre François Legault, lors d’une conférence de presse mardi, d’abord tenue pour présenter le remplaçant du Dr Horacio Arruda à la tête de la direction nationale de santé publique. De son côté, l’Association médicale canadienne a publié un court communiqué à la suite de cette annonce, mais a toutefois évité de prendre position sur une contribution santé destinée aux non-vaccinés. À lire aussi: Comprimé anti-COVID de Pfizer: Santé Canada devrait décider d'ici 10 jours «Les nouvelles mesures annoncées aujourd’hui au Québec, afin d’encourager les gens à se faire vacciner, démontrent combien la situation est précaire. Nous continuons à prier toute la population de se faire vacciner. Cela demeure le meilleur outil de notre arsenal». «Une pente glissante» Si les ordres professionnels ont choisi de ne pas prendre position pour le moment, les Médecins québécois pour le régime public (MQRP) se sont attaqués à cette solution envisagée par Québec. «Nous craignons une pente glissante vers une marchandisation encore plus importante de la santé. Notre modèle de financement de la santé n’est pas basé sur le fardeau des facteurs de risques d’un patient, incluant son statut vaccinal, mais bien sur l’imposition de ses revenus», a indiqué l’organisation qui regroupe environ 500 médecins, résidents et étudiants en médecine. Le regroupement qualifie cette contribution santé de «discriminatoire» et d'«injuste». «Certaines personnes font certes le choix de ne pas se faire vacciner par croyance ou conviction, mais nous estimons également que de nombreuses personnes ne sont pas vaccinées par manque d’accès adapté». De plus, selon ces médecins, les services sont aussi limités pour rejoindre les populations les plus défavorisées. Selon ce regroupement, mené par la Dre Isabelle Leblanc, la solution pour se sortir de la crise actuelle passe plutôt par «une réforme approfondie de notre système de santé et une valorisation des services publics».

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