Contraception orale d’urgence: Nouvelle position de la SCP

Pour l’heure, il existe deux formes de COU sur le marché canadien: le plan B, une progestérone (deux comprimés de lévonorgestrel 0,75 mg à prendre en même temps); et une méthode hormonale combinée (également appelée régime Yuzpe), présentée sous la forme de pilules contraceptives. Le Plan B est plus efficace et on lui attribue moins d’effets indésirables. Il est également la méthode privilégiée des patientes.La COU devrait être envisagée dans plusieurs situations:- Relations sexuelles sans aucune protection;- éjaculation dans les parties génitales;- bris de condom, fuite;- perte ou retrait du dispositif intra-utérin (DIU);- déplacement du diaphragme ou de la cape cervicale pendant une relation sexuelle;- emploi de spermicide seul au milieu du cycle menstruel;- un ou deux comprimés contraceptifs oraux oubliés pendant la semaine 1, ou plus de deux comprimés oubliés pendant la semaine 2 ou 3;- un comprimé ou plus de progestérone seule oublié ou retardé de plus de 3 heures;- report de l’injection d’acétate de médroxyprogestérone-retard de deux semaines ou plus;- timbre transdermique contraceptif détaché pendant 24 heures ou plus pendant la semaine 1, ou pendant 72 heures ou plus pendant la semaine 2 ou 3;- anneau vaginal contraceptif expulsé ou enlevé pendant trois heures ou plus pendant la semaine 1, ou pendant 72 heures ou plus pendant la semaine 2 ou 3;- anneau vaginal laissé en place pendant plus de cinq semaines d’affilée;- le début retardé de contraceptifs hormonaux combinés de 24 heures ou plus; agression sexuelle;- condom ou spermicide utilisés seuls en plus d’une exposition récente à un agent tératogène (p. ex., trétinoïne).Quand l’utiliser? On peut utiliser la COU à tout moment pendant le cycle menstruel. Elle est plus efficace lorsque prise dans les 72 heures après une relation sexuelle.La COU peut également prévenir une grossesse si utilisée 72-120 heures après une relation sexuelle non protégée; cependant, dans cette situation, un DIU au cuivre (si disponible) est une meilleure option. L’utilisation d’un DIU au cuivre peut également être envisagée jusqu’à sept jours après une relation sexuelle non protégée chez une femme vivant une relation monogame stable et à faible risque d’infections transmises sexuellement (ITS).Les DIU ne sont toutefois pas toujours disponibles et avant de les utiliser, on doit écarter toute possibilité de grossesse préexistante par un test urinaire de la grossesse ou un test sérique de la gonadotrophine chorionique humaine. De plus, au moment de l’insertion du DIU, on devrait prendre des échantillons endocervicaux pour vérifier la présence de chlamydia ou de gonorrhée.Effets indésirables:Les effets indésirables les plus courants pendant la première semaine de la prise du plan B sont les maux de tête (50 %), la fatigue (21 %), les nausées (38 %) et les étourdissements (27 %). Les patientes qui vomissent moins d’une heure après la prise du plan B devraient reprendre les comprimés. Si les vomissements surviennent plus d’une heure après la prise du plan B, les patientes n’ont pas besoin de le reprendre parce qu’il aura été absorbé et les nausées et/ou vomissements sont sans doute le résultat du traitement.L’accessibilité:Les adolescentes ne sont pas nécessairement au courant de l’existence de la COU. Les professionnels de la santé sont encouragés à rédiger des protocoles afin d’éviter tout obstacle pour obtenir la COU, indépendamment des attitudes et croyances personnelles des fournisseurs de soins de santé.De plus, le plan B doit être accessible de façon à respecter le droit du patient à sa vie privée. Les fournisseurs de soins de santé doivent respecter la confidentialité des patientes qui se procurent la COU.Discuter avec les adolescentes:Les professionnels de la santé devraient expliquer aux adolescentes la façon d’utiliser la COU et la possibilité que celle-ci échoue. On devrait leur dire que leurs prochaines règles arriveront précocement, à temps, ou en retard. Elles doivent être conseillées sur l’utilisation d’une méthode contraceptive de barrière avec un spermicide si elles prévoient avoir d’autres relations sexuelles avant leurs prochaines règles.De plus, on devrait les avertir du risque accru possible de grossesse dans les jours qui suivent l’arrêt du traitement par la COU, car celle-ci agit principalement en retardant l’ovulation. Les patientes peuvent (sans contre-indications) débuter un nouveau paquet de contraceptifs oraux la journée qui suit la prise de la COU. On doit également les informer que le recours à la COU ne prévient pas ou ne traite pas les ITS.Suivi des patientes:Comme la COU n’est pas efficace à 100 %, le suivi des patientes est important. Les adolescentes devraient faire un test de grossesse si leurs prochaines règles sont plus d’une semaine en retard, si elles ont des saignements importants ou de la douleur, ou si leurs règles sont inhabituelles.Un rendez-vous médical devrait être prévu pour la semaine suivant les prochaines règles. Cette visite médicale est un moment opportun pour leur donner des conseils au sujet de l’activité sexuelle, la contraception, les ITS et les pratiques sexuelles sûres.Référence: Katzman DK, Taddeo D. Canadian Paediatric Society. Emergency contraception, Paediatr Child Health 2010;15:363-7. www.cps.ca/english/statements/AM/AH10-02.htm

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