Congrès annuel de l’APES : Les pharmaciens d’établissements à l’heure des choix

Dans le cadre de son congrès 2010, l’Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec (APES) avait invité la présidente de l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ), Diane Lamarre, à présenter les enjeux de la pharmacie hospitalière pour les années à venir.La présidente de l’OPQ a identifié cinq enjeux lors du Congrès de l'APES : la pénurie d’effectifs, la spécialisation en pharmacie, le bilan comparatif des médicaments, le réseau des services ambulatoires et la continuité des soins pharmaceutiques.Pour amoindrir les effets de la pénurie d’effectifs, elle a dit que les pharmaciens des établissements de santé étaient rendus à l’heure des choix. « Il faut travailler à définir nos priorités, à déterminer des services essentiels, à mettre l’accent sur les services pour lesquels nous avons démontré notre valeur ajoutée par des données probantes et à réfléchir aux endroits où nous sommes irremplaçables à l’aide des indices de sévérité clinique (p. ex., les soins intensifs, le service des urgences). »Elle s’en remet à l’APES et à ses membres pour déterminer ces priorités. Elle a ouvert la porte à l’utilisation de la télépharmacie dans certaines circonstances et à une délégation d’actes plus « complète » aux assistants techniques en pharmacie. Elle n’a pas abordé la question de la rémunération des pharmaciens des établissements de santé, ce rôle ne relevant pas d’un ordre professionnel.Pour dénouer l’impasse dans le dossier de la spécialisation en pharmacie qui tient à cœur aux pharmaciens des établissements de santé, Diane Lamarre fonde beaucoup d’espoir dans un comité du ministère de la Santé sur l’organisation et la hiérarchisation des services pharmaceutiques. « Nous n’avons pas trouvé de solutions jusqu’à maintenant. Nous comptons sur une intensification de nos représentations auprès du comité ministériel en synchronisant nos interventions avec celles de l’APES et d’autres personnes d’influence du milieu de la santé. » Diane Lamarre a souligné que les pharmaciens n’étaient pas les seuls à demander des spécialités dans leur profession. « En revanche, en pharmacie, nous avons déjà la formation », ajoute-t-elle, faisant référence à la maîtrise en pharmacie hospitalière ou communautaire.Pour ce qui est du bilan comparatif des médicaments, elle a convenu que cette nouvelle exigence d’Agrément Canada représentait un surplus de travail pour les pharmaciens des établissements de santé dans un contexte de pénurie d’effectifs. « Pour alléger le travail des pharmaciens, l’Ordre appuierait une modification réglementaire pour que les assistants techniques en pharmacie et les étudiants en pharmacie collaborent à la réalisation des bilans comparatifs des médicaments. […] Nous voulons communiquer avec des médecins pour des aspects cliniques et non pour la validation d’informations techniques. »La présidente de l’OPQ a aussi demandé aux pharmaciens des établissements de santé d’être ouverts à la pratique en milieu ambulatoire, par exemple dans les groupes de médecine familiale, les cliniques-réseaux, les unités de médecine familiale et les CSSS. « Ce sera une voie qui nous sera offerte prochainement. […] Au début, à temps très, très partiel. À l’usage, tout le monde verra qu’il y aura des gains d’efficience. » Diane Lamarre est d’avis que cette participation pourrait contribuer à dénouer l’impasse des ordonnances collectives en pharmacie communautaire.En ce qui a trait à la continuité des soins pharmaceutiques, elle a suggéré aux pharmaciens d’établissements de repenser leur approche avec les étudiants en pharmacie. « Nous sommes conscients qu’il y a une autre augmentation de la charge de travail avec les nouveaux programmes et la hausse du nombre d’étudiants. Il faut peut-être avoir une approche plus orientée sur une surveillance des étudiants plutôt qu’une supervision continue. »Enfin, la présidente de l’OPQ a souligné la contribution « exceptionnelle » des pharmaciens des établissements de santé à l’aube du 50e anniversaire (1961-2011) de fondation de leur association. « Les pharmaciens des établissements de santé se sont dévoués à la protection des malades. Ils ont contribué notamment à l’usage optimal des médicaments et de la thérapie médicamenteuse, à l’efficience du système de santé (les revues d’utilisation de médicaments, leur influence sur les choix de traitement), au développement des compétences en pharmacie (aux étudiants en pharmacie, par des publications), à la spécialisation en pharmacie (hémato-oncologie) et à l’excellence des soins pharmaceutiques. »

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