Comment limiter la transmission de la COVID-19 dans les lieux clos?

Alors que plusieurs s'inquiètent du retour en classe, des experts avancent qu’un système de ventilation efficace pourrait limiter le risque de transmission de la COVID-19.Dans une revue de la littérature scientifique publiée à quelques jours de la rentrée, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) veut éclairer la population et les autorités publiques sur l’importance d’un bon système de ventilation mécanique centralisé dans les environnements intérieurs, hors réseau de la santé.«De nombreuses études ont démontré que l’augmentation de la ventilation, notamment au moyen de systèmes de ventilation mécanique, peut réduire l’incidence de maladies respiratoires», soulignent les chercheurs de l’INSPQ.L’une d’entre elles (Quian et Zheng, 2018) fait état du double rôle des systèmes de ventilation dans la lutte contre la transmission du SRAS en 2003 et du H1N1 en 2009. En effet, en plus de contribuer à l’extraction et à la dilution des bioaérosols infectieux, les débits d’air frais peuvent être orientés pour prévenir la contamination en générant des courants d’air directionnels, soulignent les auteurs de l’étude Ventilation control for airbone transmission of human exhaled bio-aerosols in buildings.De son côté, l’American Society of Heating, Refrigerating and Air Conditionning Engineers estime que la transmission du SARS-CoV-2 par voie aérienne est suffisamment plausible pour justifier l’adoption de mesures de ventilation préventives.L’Agence de la santé publique du Canada (ASCP) est du même avis. Selon elle, des stratégies d’atténuation du risque, incluant le maintien d’une ventilation efficace, devraient être mises en place en complémentarité avec les mesures de distanciation physique.Pour leur part, des experts, cités dans le document de l’INSPQ, estiment, eux aussi, que la propagation par des aérosols infectieux devrait être prise en considération lors l’établissement des mesures préventives.Alors que le gouvernement ontarien prévoit investir 50 millions de dollars supplémentaires pour améliorer la ventilation dans les écoles, le ministre de l’Éducation du Québec, Jean-François Roberge, n’a pas annoncé d’investissement en ce sens, a critiqué le Parti libéral dans un communiqué paru le 18 août.Gare au ventilateur électriqueLes experts de l’INSPQ mettent aussi en garde les dirigeants d’école sur l’utilisation du ventilateur électrique qui n’introduit pas d’air provenant de l’extérieur contrairement au système de ventilation mécanique. Selon eux, il «semble plausible» que ces ventilateurs contribuent à la dispersion de gouttelettes contenant du SARS-CoV-2 en présence de personnes infectées. Toutefois, aucune étude établissant un lien entre l’usage des ventilateurs électriques et la dispersion de ce virus dans l’air intérieur n’a été recensée dans la littérature scientifique, précisent-ils.Selon le Global Heat Health Information Network, les ventilateurs électriques sont sécuritaires lorsqu’ils sont utilisés dans une pièce à occupation simple, mais devraient être évités lorsque plusieurs personnes sont présentes, comme à l’école où les classes peuvent être surpeuplées.Si les ventilateurs doivent être employés, il faut augmenter l’échange d’air avec l’extérieur et éviter de diriger le flux d’air d’une personne vers une autre, ajoute l’organisme indépendant.La climatisation peut poser des risquesTout comme le ventilateur électrique, l’utilisation d’un climatiseur pourrait représenter des risques, selon l’INSPQ. «Le processus de climatisation entraîne généralement la recirculation de l’air intérieur et génère un flux d’air froid susceptible de contribuer à la dispersion du virus», indiquent les experts, ajoutant toutefois que peu d’études ont traité de ce sujet.Une étude (Shen et al, 2020) a fait état de possible cas de transmission de la COVID-19 dans un autobus muni d’un système de climatisation transportant une personne infectée. Le tiers des occupants ont contracté la COVID-19, selon cette étude.Les auteurs de l’étude ont émis l’hypothèse que le flux d’air généré par le système de climatisation a pu faciliter la propagation du virus par voie aérienne. Les auteurs n’écartent toutefois pas complètement la possibilité d’une transmission par contact étroit avec la personne infectée.Une autre étude (Chin et al, 2020) a fait valoir que des températures ambiantes plus fraîches et un air plus sec pourraient contribuer à la stabilité des particules virales à l’intérieur.

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