Comment déterminer quels organes vieillissent de façon prématurée?

L’âge des organes n’est pas toujours la même que l’âge de la personne qui les possède, révèle une étude menée par des chercheurs de Stanford Medicine et dont les résultats sont publiés dans Nature.Ce vieillissement des organes à des rythmes différents et parfois de manière accélérée peut augmenter le risque de maladies et de mortalité.Les chercheurs ont utilisé des tests sanguins et un algorithme d’intelligence artificielle pour déterminer l'âge des organes.Après avoir analysé près de 5000 protéines dans le sang d’environ 1400 adultes en bonne santé, ils ont pu identifier 900 protéines spécifiques à un organe, système d’organes ou tissu parmi le cœur, le poumon, le rein, le foie, le muscle, le pancréas, le cerveau, l'intestin, le système vasculaire, le système immunitaire et la graisse.Une protéine était considérée comme provenant d’un organe spécifique si son expression était au moins quatre fois plus élevée dans celui-ci en comparaison aux autres organes.Avec ces données, les chercheurs ont ensuite bâti un algorithme pour comparer les protéines de participants de même âge, et ont confirmé sa précision auprès de 4000 autres participants.Cet algorithme était en mesure de détecter les participants qui présentaient un niveau anormal de protéine pour un organe spécifique.Les chercheurs ont pu établir un «écart d’âge», soit la différence entre l’âge réel d’un organe et son âge estimé.Selon l'étude, 18,4% des personnes âgées de 50 ans et plus avaient un organe dont le vieillissement était prématuré et 1,7% avaient plusieurs organes qui vieillissaient de façon prématurée.Risques sur la santéDe plus, lorsque l'âge biologique d'un organe est beaucoup plus avancé que l'âge chronologique de la personne, le risque de mortalité était de 15 à 50% plus élevé au cours des quinze années suivantes selon l’organe touché, ont noté les chercheurs.Si c’est le coeur qui vieillissait de façon accélérée, les participants étaient considérés comme étant 2,5 fois plus à risque de développer une insuffisance cardiaque.Ceux chez qui le vieillissement prématuré se faisait au niveau du cerveau avaient un risque de déclin cognitif 1,8 fois plus élevé que la moyenne.Les participants dont le rein était âgé de manière prématurée avaient un plus grand risque d’hypertension et de diabète.«Si nous parvenons à reproduire cette découverte chez 50 000 ou 100 000 personnes, cela signifierait qu'en surveillant la santé des organes individuels chez des personnes qui semblent en bonne santé, nous pourrions peut-être mieux identifier les organes qui subissent un vieillissement prématuré, et nous pourrions peut-être traiter les gens avant qu'ils ne tombent malades», a suggéré Tony Wyss-Coray, qui a dirigé l’équipe de chercheurs, dans un communiqué de presse de Stanford Medicine.Il a ajouté que l'identification des protéines spécifiques aux organes indiquant un vieillissement prématuré pourrait également conduire à de nouvelles cibles médicamenteuses.

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