Colloque de l'AQIIG: «Le vieillissement relève du défi, pas de l’apocalypse»

Bien que le vieillissement de la population représente pour le réseau de la santé un imposant défi, celui-ci est surmontable grâce à une organisation efficace des services de santé et à une plus grande reconnaissance de l'expertise des professionnelles en soins.C’est le principal constat à être ressorti du colloque interdisciplinaire de l’Association québécoise des infirmières et infirmiers en gérontologie (AQIIG) qui s’intitulait Soigner dans la complexité - Les maladies chroniques et leurs défis qui s’est déroulé le 27 avril dernier à Montréal.L’un des conférenciers, le sociologue François Béland, a rappelé que ce n’est pas le vieillissement de la population en lui-même qui représente un fardeau pour le réseau de la santé, mais que ce sont durant les dernières années de vie des patients que les dépenses en santé augmentent.« Il faut le dire : le vieillissement de la population relève du domaine du défi, pas de celui de l’apocalypse », a souligné le sociologue, en montrant notamment que le nombre d’heures travaillées en 2031 par les Québécois sera encore plus grand que celui des Allemands en l’an 2000.La conférencière et infirmière Lucie Tremblay, qui est directrice des soins infirmiers et des services cliniques au Centre gériatrique Maimonides Donald-Berman de Côte-Saint-Luc, a de son côté fait état des défis cliniques que représentent le vieillissement et la prévalence plus grande des maladies chroniques.Selon elle, la polypharmacologie découlant du fait que les patients souffrent parfois de plusieurs maladies chroniques simultanément est l’un de ces défis. À son établissement, certains patients consomment sur une base quotidienne une quinzaine de principes actifs.« Nous savons à quel point un ensemble complexe de médicaments peut créer des effets indésirables. Or, si notre patiente n’est pas capable de s’exprimer avec la parole, elle risque d’être agitée. Trop souvent, notre réponse est de lui donner un autre médicament pour la calmer », a illustré Lucie Tremblay.Un autre défi selon l’infirmière, est l’organisation des soins pour les personnes âgées, qui doivent souvent discuter avec plusieurs intervenants. « Certains défis sont simples à solutionner, d’autres sont compliqués. Les soins aux personnes âgées représentent un défi complexe », a-t-elle expliqué.À ce titre, Lucie Tremblay estime que les professionnelles en soins sont bien placées pour faire face à la complexité de plus en plus grande des soins aux personnes âgées. «L’efficience n’est pas la seule composante de meilleurs soins de santé. Nous soignons des gens, nous ne fabriquons pas des voitures Toyota», a soutenu l'infirmière.Pour la présidente de l’AQIIG, Francine Lincourt Éthier, le sujet des maladies chroniques était un incontournable. « Notre association a le mandat de donner de la formation à nos membres et aux autres participants. Bien que nous ne prenions pas position dans les débats entourant les soins aux personnes âgées, nous sommes à l’écoute des besoins de nos membres et les maladies chroniques constituent une de leurs préoccupations majeures. »

Colloque de l'AQIIG: «Le vieillissement relève du défi, pas de l’apocalypse»

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