Colloque CII-CIR: les infirmières, bien placées pour jouer un rôle actif dans la prévention

Dans l'orientation vers les soins à domicile pour les personnes âgées que prend le réseau de la santé , les infirmières ont un rôle clé à jouer.C''est l'un des messages qui a été transmis aux nombreuses infirmières présentes au colloque annuel du Conseil des infirmières et infirmiers (CII) et des Commissions infirmières régionales (CIR), qui s’est déroulé les 2 et 3 mai derniers à Montréal.Durant le colloque, cinq conférenciers ont été invités à participer à une table ronde sur les enjeux pour les infirmières de la transformation du réseau de la santé d'un système hospitalo-centriste vers un système axé sur la première ligne et les soins à domicile.Le Dr Réjean Hébert, un gériatre de Sherbrooke, a souligné dans un premier temps que le système doit s’ajuster à la réalité clinique qui découle du vieillissement de la population : à savoir que le système de santé doit désormais se concentrer sur les soins des maladies chroniques.« Les maladies chroniques, ça se traite, mais ça se prévient surtout », a expliqué le gériatre, ajoutant que les infirmières sont très bien placées pour jouer un rôle actif dans la prévention. À titre d’exemples, elles peuvent valoriser l’exercice physique, contribuer à la lutte au tabagisme ou encourager la pratique d’activités de stimulation intellectuelle.Selon le Dr Hébert, le vieillissement de la population ne doit pas être vu par les professionnels de la santé comme un tsunami, mais plutôt comme un iceberg. « L’iceberg, on le voit. C’est donc à nous de faire tourner le gouvernail avant de le percuter », a-t-il illustré.À ce titre, le Dr Hébert estime que le principal défi du réseau québécois de la santé au cours des prochaines années sera d’assurer une meilleure coordination entre les soins à domicile, la première ligne et les soins plus spécialisés.Le commissaire à la santé et au bien-être du Québec, Robert Salois, a de son côté souligné que le potentiel clinique des infirmières est encore sous-utilisé, notamment en comparaison des autres provinces canadiennes et certains pays européens.Bien que l’apport des infirmières se doit d’être davantage reconnu, la présidente des CII du Québec, l’infirmière Mélanie Rocher, a déploré entendre trop souvent dans le réseau la maxime « faire plus avec moins ». « Il faut plutôt apprendre à faire différemment avec les ressources présentement à notre disposition », a-t-elle souligné.La directrice générale de l’Institut en santé mentale Douglas, l’infirmière Lynne McVey, a abondé dans le même sens que Mélanie Rocher. Elle a cependant précisé que les infirmières doivent prendre en charge la gouverne des transformations nécessaires au réseau de la santé.Lynne McVey a cité en exemple la participation plus active des infirmières à l’Hôpital général juif de Montréal, où elle a travaillé pendant plusieurs années comme directrice des soins infirmiers.L’infirmière Francine Koenig a quant à elle présenté un point de vue extérieur à sa profession : celui de proche aidante. Durant les derniers mois, elle a joué ce rôle auprès de trois personnes. Cette expérience a mis selon elle en relief l’importance d'établir un lien de confiance très fort entre l’infirmière, le patient, ainsi que la famille.

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