Cinq médecins honorés par le Collège

Distingué par la présidence Le tout premier prix «Distinction de la présidence» a été décerné à un médecin dont la renommée en termes d’expertise clinique et scientifique dépasse largement les frontières du Québec et du Canada. Neurologue et chercheur expert des maladies neurogénétiques, le Dr Jean Mathieu a entre autres fait avancer les savoirs et les soins concernant la dystrophie musculaire, la maladie d’Alzheimer ou la paralysie cérébrale. Au-delà de sa pratique exemplaire, le Dr Mathieu a contribué à la mise en œuvre de la Loi concernant les soins de fin de vie, dans sa région et au Québec, en participant notamment à l’élaboration de la formation sur l’aide médicale à mourir au sein de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke. C’est également un précurseur de l’interdisciplinarité, lui qui s’entourait déjà dans les années 80 de médecins de famille, de physiothérapeutes, d’ergothérapeutes, de travailleurs sociaux, de psychologues et d’infirmières. Soulignant sa «remarquable carrière prolifique», le président du CMQ, le Dr Mauril Gaudreault a relevé que «le Dr Jean Mathieu a transcendé son domaine de la neurologie en contribuant à l’excellence de toute la profession et à l’essor du système de santé québécois dans ce qu’il a de plus noble». À l’écoute des populations vulnérables Comme citoyenne, la Dre Anne-Sophie Thommeret-Carrière a toujours ressenti le désir de combattre les injustices. Aujourd'hui, elle cherche à comprendre la réalité des personnes marginalisées, qu’elles soient toxicomanes, travailleuses du sexe, trans et non-binaires ou en situation d’itinérance, afin de mieux répondre à leurs besoins. Médecin de famille depuis cinq ans, elle tient à «faire une différence pour ces gens-là», a-t-elle déclaré lorsque le Dr Gaudreault lui a remis le Prix relève du Collège. Un prix pleinement mérité, a estimé le président du Collège, qui a souligné «la passion et le dévouement remarquables démontrés par la Dre Thommeret-Carrière pour offrir des soins de santé de qualité et respectueux à tous!» Ce que la jeune femme fait au quotidien dans son travail clinique, mais aussi en bonifiant la formation des futurs médecins. Elle est ainsi à l’origine de l’implantation du stage obligatoire d’externat en Médecine sociale et engagée à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal ou encore d’un cours donné aux étudiants de deuxième année sur la prise en charge des jeunes patients trans et non-binaires en situation d’itinérance. Un demi-siècle d’altruisme Si le Dr Jean Robert est devenu médecin par un concours de circonstances, sa carrière ne doit rien au hasard. Dès le début de sa pratique dans les années 70, il s’implique en santé communautaire et travaille fort auprès des personnes dites marginalisées et démunies. En 1976, il devient ainsi l’instigateur du programme de dépistage anonyme et gratuit des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS). Il mettra ensuite en place le premier programme de dépistage et d’analyse des drogues de rue pour réduire les surdoses au Québec et fondera également le Comité Sida Québec, pour ne citer que quelques-unes de ses nombreuses réalisations. Lorsqu’il lui a remis le Prix d’humanisme du CMQ, le Dr Gaudreault a indiqué que Jean Robert est «animé depuis ses tout débuts par le désir d’enrayer les inégalités et les préjugés envers les populations plus vulnérables et d’assurer leur bien-être.» L’ouverture du spécialiste en microbiologie et en infectiologie ainsi que «son approche inclusive, dépourvue de jugement, font de lui un professionnel extrêmement apprécié de ses patients», a ajouté le président du Collège. Mme COVID-19 dans les médias Depuis le début de la pandémie, la pédiatre Caroline Quach-Thanh est sur plusieurs fronts. La microbiologiste-infectiologue, épidémiologiste et responsable de la prévention et du contrôle des infections au Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine est devenue la figure de proue, au Québec, de la campagne de vaccination contre la COVID-19. Elle a également conseillé les différents paliers de gouvernement à ce sujet, en plus d’agir comme membre liaison auprès de comités d’immunisation de l’Organisation mondiale de la santé et des Centers for Disease Control and Prevention. Déjà connue et reconnue par ses pairs, la Dre Quach-Thanh l’est désormais aussi par le grand public grâce aux très, très nombreuses entrevues qu’elle a données depuis 18 mois. Lors de la remise du Prix rayonnement du Collège, le Dr Gaudreault a loué «ses grandes capacités communicationnelles [qui] l’ont menée à multiplier ses interventions dans les médias, où elle informe le public, les élus et la communauté scientifique de façon juste, transparente et nuancée. Sa rigueur, son intégrité et le respect qu’elle voue à sa profession et au public font d’elle une intervenante médiatique des plus crédibles et appréciées.» Communicateur hors-pair Le Dr Gaston De Serres était gêné de recevoir le Prix excellence du Collège, avouant qu’il avait presque un syndrome de l’imposteur. «Ce prix, je l’accepte en mon nom personnel, mais surtout au nom de l’équipe de l’INSPQ. Je n’ai été que leur porte-voix », a indiqué le médecin-chef du groupe scientifique en immunisation à la direction des risques biologiques et en santé au travail de l’Institut national de santé publique du Québec. Médecin épidémiologiste réputé, chercheur et vulgarisateur passionné, «le Dr De Serres est un leader incontesté dans la lutte à la COVID-19 et dans la promotion de la vaccination», a souligné le président du CMQ. «Au service de la population, il a multiplié les occasions de présenter l’évolution épidémiologique, d’informer et de répondre aux préoccupations des Québécois en vulgarisant des concepts scientifiques complexes de façon accessible et nuancée», a ajouté le Dr Gaudreault en mentionnant les 850 entrevues «convaincantes et éloquentes» données par Gaston De Serres depuis le début de la pandémie.

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